samedi 28 septembre 2013

Conférence environnementale - Restitution de la table ronde sur L'Economie Circulaire


La conférence environnementale organisée par le gouvernement s'est déroulée le 20 et 21 septembre dernier au Conseil économique, social et environnemental. 5 thèmes y ont été traités : "Economie circulaire", "Emplois et transition écologique", "Politique de l'eau", "Biodiversité marine, mer et océans", "Education à l'environnement et au développement durable".

J'étais heureux que l'économie circulaire à laquelle j'ai récemment consacré deux posts ("L'économie circulaire" et "Comment motiver le recyclage pour aller vers une économie circulaire" et d'autres suivront bientôt) soit autant mise en avant, mais déçu que les Etats Généraux de l'Economie Circulaire que Jean-Marc Ayrault devait annoncer n'aient finalement pas vu le jour (le vendredi soir il en était encore fortement question, je ne sais pas ce qui a changé ensuite). 
François-Michel Lambert, député et président de l'institut de l'économie circulaire a manifesté sa déception dans un communiqué où il parle de "rendez-vous raté". Dans sa feuille de route, le premier ministre a néanmoins appelé à l'organisation d'une conférence de mise en oeuvre, qui permettra de fixer certains points sur une notion qui était inconnue des pouvoirs publics il y a seulement quelques mois et placée en numéro 1 des cinq tables rondes. Donc c'est quand même une victoire. L'économie circulaire figure d'ailleurs en bonne place dans la feuille de route de la conférence environnementale publiée ce soir par le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Nous suivrons avec attention sur ce blog la mise en oeuvre de ces travaux.


Mon ami Serge Orru (à gauche sur la photo), ancien directeur général du WWF France et grand promoteur de l'économie circulaire, a animé la table ronde à laquelle ont participé 3 ministres : Philippe Martin, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Dans la mesure où il m'y a autorisé, voici sa restitution finale des discussions de la table ronde. 

Cette table ronde sur l’économie circulaire a tourné rond et non pas tourné en rond. L’économie circulaire, c’est la réduction drastique de notre empreinte écologique et le développement du social et de l’emploi. C’est aussi passer de la société du jetable à la société du durable. 
Je reprends les écrits de Jacques Weber. « En ces temps de crise, il serait bien et urgent d’adresser un message rappelant que l’activité des entreprises repose davantage sur le vivant que sur la finance, et qu’il sera plus difficile de reconstruire la nature que le système financier ». L’économie circulaire, c’est la joie de vivre, et d’entreprendre dans une économie du moindre impact sur l’environnement immédiat et lointain. 
  
Je voudrais tout d’abord souligner que la table ronde a été extrêmement riche en propositions concrètes, j’ai senti un grand enthousiasme de tous les participants autour de la nécessaire transition vers une économie circulaire. Avant de revenir sur des orientations concrètes qui ont émergé, il me semble nécessaire de relever que les débats nous ont permis de mettre en perspective des enjeux forts liés à l’économie circulaire : 
        - la nécessité d’une vision intégrée et systémique, sur l’ensemble de la chaîne amont-aval et l’utilisation entre les deux. L’économie circulaire va au-delà du recyclage des déchets et implique une transition de société incluant la vision de la fonctionnalité. 
        - l’enjeu d’une économie des matières recyclables mais aussi des matières renouvelables, ce qui nous a amené à affirmer l’inclusion des enjeux de biodiversité dans l’approche de l’économie circulaire ainsi que la lutte contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols. L’économie circulaire éco-systémique et le biomimétisme devront être des priorités. 
        - les enjeux liés aux transports, à leur soutenabilité sociale et environnementale et leur contribution à la réussite de l’économie circulaire. J’ai d’ailleurs noté que Philippe Martin proposait de poursuivre cette réflexion par une table ronde de la Conférence Environnementale 2014 organisée sur cet important sujet. 
        - les nécessaires progrès en matière de recherche mais aussi d’innovation pour progresser dans les possibilités techniques de recyclage et dans l’analyse éco-socio-systémique pour basculer vers un modèle soutenable. 
  
  
Sur le sujet prioritaire de l’Eco-conception des produits, pour favoriser leur durabilité, leur réutilisation et leur réparabilité ainsi que leur recyclage, ont émergé des discussions les orientations suivantes : 
  
† l'importance de mieux informer le consommateur des critères de matières recyclées, de durée d’usage et de garanties  et donc la nécessité de  renforcer ces critères dans les éco-labels, étiquetages et éco-certification existants, en accompagnant les petites entreprises. 
  
† Il a été demandé que les collectivités et l’Etat, notamment dans le cadre de la démarche d’achats exemplaires, veillent à ce que les critères de décision favorisent la durée de vie, l’incorporation de matière recyclée, le réemploi et la recyclabilité. 
  
† en parallèle, il a été retenu le principe d’une mobilisation par les industriels de chaque filière de renforcer et diffuser les bonnes pratiques d’économie circulaire à l’échelle de leur secteur, et de se fixer des objectifs vis-à-vis de ces critères et notamment d’incorporation de matière recyclée, adaptés à chaque secteur de manière différenciée. 
  
Afin de lutter contre les pratiques d’obsolescence programmée, mettre en œuvre concrètement les nouveaux droits du consommateur prévus à court terme dans le projet de loi consommation de Benoit Hamon. En particulier : 
- Afin de dissuader et sanctionner les pratiques d’obsolescence programmée, considérée comme une tromperie sur la qualité substantielle d’un bien, les sanctions seront considérablement augmentées. 
- En complément, la création d’une procédure d’action de groupe en droit français donne le pouvoir aux consommateurs qui s’estiment lésés par une tromperie économique de porter collectivement l’action en justice.   
- La mise à disposition des pièces détachées pour le consommateur sera obligatoire dès lors que le vendeur en donne l’information. 
- Le vendeur informera également son client de l’existence de la garantie légale de conformité et de la garantie pour vice caché. L’information du consommateur sur ces droits devra être pédagogique et accessible à tous. 
- Le délai de présomption d’existence d’un défaut lors de l’achat d’un bien passera de 6 mois à 24 mois 
  
Par ailleurs les critères relatifs à la durée de vie et à la réparabilité seront plus pris en compte dans l’éco-modulation des contributions versées par les secteurs couverts par des filières REP. 
  
La France pourrait proposer à ses partenaires européens une évaluation de l’impact économique et environnemental de l’allongement de la durée de « garantie légale de conformité » pour certaines catégories ciblées de produits 
  
Il est nécessaire de définir une stratégie et des objectifs chiffrés de long terme 
  
- Pour mettre en œuvre une stratégie d'utilisation efficace des ressources, en cohérence avec les discussions européennes, des indicateurs pourront être sélectionnés afin de suivre les progrès de la mise en œuvre de l’économie circulaire en France. Une attention particulière pourra être portée aux matières d'origine renouvelable dont le bois. 
  
- n s’appuyant sur les propositions du Conseil National des Déchets, un plan déchets 2013-2020, qui intégrera la stratégie nationale de prévention des déchets, sera élaboré. 
Il devra contenir des ambitions chiffrées, telles que la réduction de moitié des déchets mis en décharge à l’horizon 2020 par rapport à 2010, l’augmentation de taux de recyclage pour les déchets non dangereux et les déchets du BTP. 
  
Il faudra se donner les moyens d’atteindre ces objectifs dans les mesures mises en œuvre, et appliquer le bon sens pour que ne soient pas enfouis les produits recyclables : seuls les produits non valorisables seront mis en décharge, et la collecte de tous les plastiques (dont les emballages films et barquettes) devra être déployée afin d’en généraliser le recyclage.  
  
Une attention particulière doit être portée aux déchets organiques : le Gouvernement a présenté récemment un plan Méthanisation qu’il convient de mettre en œuvre. Au-delà, l’ambition doit être fixée sur la collecte des biodéchets : suivre de près la mise en place de la collecte sélective par les gros producteurs, et aller plus loin sur la collecte séparée en fonction des retours d’expérience des collectivités qui l’ont mis en place. Les initiatives publiques et privées de lutte contre le gaspillage alimentaire seront favorisées dans l’objectif de diviser par deux le gaspillage alimentaire d’ici 2025. 
  
Plusieurs acteurs ont demandé l’interdiction des sacs plastiques. 
  
Concernant la toxicité, l’examen par l’Ineris examinera les risques liés à la toxicité lors du recyclage de certains produits pour des filières spécifiques. 
  
Il est apparu fortement le besoin de simplifier le geste de tri et l’information au consommateur pour l’efficacité du geste de tri. 
  
† Pour cela, nous devons fixer le cap d’une harmonisation progressive des couleurs des poubelles et consignes de tri d’une collectivité à l’autre, sans surcoûts et de manière planifiée au fil du renouvellement des équipements, avec un horizon 2020. Cela accompagnera le marquage de recyclabilité « triman » qui figurera sur les produits recyclables dès 2015. 
  
Plusieurs ont proposé une expérimentation sur des consignes de tri simplifiées entre déchets secs et déchets humides. 
  
- La consigne devra être promue dans les cas qui apparaîtront pertinents. 
  
Nous ne devons pas oublier les déchets des entreprises, qui doivent trier les principaux flux, tels que le papier. L’assujettissement des entreprises à la TEOM pourrait être supprimé au profit d’une seule redevance spéciale. 
  
Les filières REP à responsabilité élargie du producteur doivent voir leur pilotage renforcé par l’Etat, leur gouvernance clarifiée, simplifiée et harmonisée sur la base du rapport parlementaire. 
Le recours aux entreprises d’utilité sociale (insertion des personnes éloignées de l'emploi, personnes handicapées) par les éco-organismes sera favorisé grâce aux dispositions du projet de loi économie sociale et solidaire. 
Il est demandé qu’il n’y ait pas de création de nouvelle filière REP, afin de permettre à l’ensemble des acteurs et des filières des REP d’améliorer collectivement leurs pratiques et leurs résultats
, mais que soient évaluées des extensions ciblées et cohérentes du périmètre de certaines filières pour augmenter les gisements concernés 
  
Le soutien à l’innovation industrielle dans ce secteur doit être accentué. 
Il est demandé que les soutiens de l’ADEME à la politique déchets soient poursuivis, confortés et adaptés pour intégrer ces nouvelles orientations, et que les fonds publics apportent un soutien spécifique à l’innovation pour les PME, TPE, et TPI. 
Le contrat de filière portant sur la valorisation industrielle des déchets, établi dans le cadre du comité stratégique des éco-industries (COSEI) et qui inclut un pacte économie circulaire et recyclage des déchets, sera réceptionné par les Ministères de tutelle à la fin de ce mois pour mise en œuvre. 
L’innovation et l’expérimentation seront également encouragées : les travaux en cours sur la sortie du statut de déchet seront poursuivis, et l’Etat pourra publier les bonnes pratiques pour améliorer l’accès à la procédure par les entreprises. 
  
L’Etat doit poursuivre sa mobilisation pour 
la lutte contre les sites soupçonnés de fonctionner dans l’illégalité et les trafics associés. La lutte contre les dépôts sauvages sera également renforcée. 
  
Un dialogue social est nécessaire pour apporter une attention particulière à la pénibilité des métiers de l’économie circulaire. 
  
  
Pour atteindre ces objectifs, les outils incitatifs doivent être en place. 
- La fiscalité locale doit être réfléchie dans une vision globale. Dans ce but, le gouvernement saisira à l’automne le Comité pour la Fiscalité Ecologique pour rendre un avis sur la trajectoire à suivre d’ici à 2020 sur la fiscalité déchets, en lien avec le Conseil National des Déchets, s’agissant de la TGAP, la TVA, d’une contribution amont des produits non recyclables. Plusieurs acteurs ont demandé le maintient de la TVA à taux réduit. - En articulation avec les politiques fiscales, une réflexion pourra avoir lieu sur l’opportunité d’une limitation par la réglementation des quantités acceptées dans les installations d’élimination des déchets. 
  
La connaissance des flux et des coûts est un enjeu prioritaire. 
  
Il faut tout d’abord  connaître les flux et gisements d’un territoire. 
  
Les Régions ont proposé de s’investir dans l’élaboration de schémas régionaux de développement de l’économie circulaire, en lien avec leurs missions de développement économique, et pour l’émergence de plateformes de connaissances et connexion entre les acteurs. 
  
Nous devons renforcer la connaissance territoriale des gisements en incluant les déchets d’activités économiques, et en particulier du BTP, à articuler avec le schéma de carrières. Une méthodologie de comptabilisations des flux de matières sur les territoires doit émerger. 
  
Les coûts doivent être objectivés, et pour cela les collectivités iront vers la mise en place d’une comptabilité analytique déchets et l’intégration des indicateurs de suivi des coûts dans les rapports annuels. Chaque année l’Adème pourra produire un observatoire national des coûts et financements de la gestion des déchets. 
  
  
Enfin, nous devons agir pour garder les ressources stratégiques sur le territoire. 
  
La fuite des métaux stratégiques présents dans nos déchets sera limitée par les mesures inspirées du Comité des Métaux Stratégiques, dont un reporting systématique sur les métaux stratégiques dans les filières REP concernées. 
Pour garder la valeur ajoutée de ces activités sur le territoire, il faut porter au niveau Européen la proposition de limiter les transferts transfrontaliers et 
réfléchir à la mise en œuvre possible pour le principe de proximité à l’échelle pertinente pour chaque flux. 
  
Une stratégie sur l’écologie industrielle et territoriale doit être définie, et avec l’implication du CATEI (comité territorial durable et écologie industrielle) et de l’ensemble des parties prenantes, un guide méthodologique sera produit à destination des collectivités. 
  
Des Etats généraux ont été demandés. La question a été posée de savoir comment concrètement poursuivre les travaux sur le thème de l’économie circulaire. Philippe Martin a proposé de se revoir dans le cadre d’une conférence de mise en œuvre, afin de s’assurer que toutes les actions retenues ont progressé de manière satisfaisante. 
  
Bref, il s’agit d’une 
économie de désendettement vis-à-vis de la planète et de notre commerce extérieur en réduisant au maximum l’impact de la création de richesse sur al biodiversité et les ressources. C’est notre mission de passager de la planète. 
« Les rêves des hommes font évènement » Jean-Pierre Benoit, jeune résistant fusillé. 

Serge Orru - 21/09/13 
Facilitateur de la table ronde économie circulaire 
Administrateur de l'Institut de l'économie circulaire




vendredi 27 septembre 2013

Tracking Point : L'arme de chasse fatale


Beaucoup de choses m’indignent en ce bas monde et dans le haut de la pile il y a les chasseurs de gros gibiers notamment exotiques. Procurez-vous dans un kiosque la revue « Grand Gibier » ou équivalente et lisez. C’est atterrant. Vous apprécierez aussi les photos où ces chasseurs posent devant le « monstre » abattu avec un air satisfait. Comme Juan Carlos, le roi d’Espagne, dans la photo qui avait fait scandale.
Mais ce qui m’énerve encore plus, c’est lorsque ces chasseurs utilisent des armes qui ne laissent aucune chance à l’animal et qui permettent même au pire des chasseurs de réussir son coup (en général on leur fournit des armes de guerre, de façon à ce que le riche touriste en ait pour « son argent »). 

Jusqu’à présent, cela nécessitait quand même une certaine dextérité ou alors de tirer à bout portant, ce qui supposait a minima de gérer l’approche de l’animal ou de s’exposer à sa réaction. Malheureusement l’arme fatale vient d’être inventée et est commercialisée depuis le mois de mai 2013. 
Il s’agit d’un fusil électronique fabriqué par la marque Tracking Point et qui permet d’atteindre sa cible à … 1000 mètres et par n’importe quelles conditions de vent. Vous avez bien lu : 1000 mètres. Seuls les meilleurs tireurs d’élite au monde étaient capables d’une telle prouesse, aujourd’hui le moindre poivrot peut y accéder, à condition de verser 25 000 $. Tous les détails techniques sont sur le site du constructeur
Pour vous rendre compte de ce que cela signifie, il vous faut vraiment regarder la vidéo ci-dessous, où vous verrez un groupe d’abrutis descendre des impalas, des zèbres, des koudous à plus de 1000 mètres. C'est juste hallucinant.

Le fusil utilise des technologies dérivées des systèmes de guidage embarqués dans les avions de combat couplés avec une application iPhone ou iPad (qui permet de voir la cible, mais aussi d’enregistrer le « shooting » pour le partager avec vos amis sanguinaires). Je n’ose même pas imaginer les carnages qui vont être effectués sur les gros animaux, déjà en grand danger, et sur les humains.
J’aurais aimé vous dire que tout ce qui précède est un gag sorti du dernier Iron Man, mais non. L’âge de la stupidité ne fait que commencer. Il est temps qu'une organisation comme Gaïa s'en mêle. Je préférais l'époque de la galinette cendrée.








vendredi 20 septembre 2013

Motiver le recyclage pour aller vers une économie circulaire



Aujourd’hui nous allons parler du recyclage et de la façon dont on peut motiver les citoyens pour en augmenter drastiquement l'ampleur. On voit bien que si nous souhaitons nous diriger vers une économie circulaire, sujet de mon précédent post sur ce blog. il est important d’aller au-delà du tri (je suis toujours impressionné par la diversité de ce qu'il y a dans ma poubelle "à recycler") et de créer des filières « arrière » qui renvoient grâce à un tri-ultra sélectif les objets directement à celui qui les a créés, car lui seul est à même de 1) tirer un avantage du retour de la matière première 2) de revoir la conception de ses produits pour recycler plus facilement ceux qui reviennent. Je ferai prochainement un article sur l'économie circulaire pour expliquer tout cela.

Les filières arrière commencent à se mettre en place, mais aujourd’hui tout le monde ne les utilise pas. La raison est simple : pendant longtemps l’écologie ne s’est « vendue » qu’en promettant des bénéfices à très long terme (« si tu tries, nous vivrons dans 20 ans dans un monde meilleur ») qui ne mobilisent que les écolos les plus convaincus. Les écolos un peu moins convaincus (je les appellerai les « écolos de cœur » par opposition aux « écolos de foi ») doutent que leur simple geste puisse avoir la moindre incidence dans un monde où tout le monde semble s’en foutre et du coup ils ne font rien. Or ces écolos de cœur sont très nombreux dans la société et ce sont eux qui pourraient vraiment changer les choses, en faisant passer les derniers récalcitrants pour des dinosaures :-)

Comment sortir de ce cercle vicieux ? Réponse : en donnant un bénéfice court terme à celui qui recycle et si possible en rendant l’acte de recyclage ludique.

Le problème


Une personne qui travaillait chez un grand assureur (en l'occurence Generali qui est précurseur en France de tout ce qui peut contribuer au bien-être des salariés, cf leur site Génération Responsable) nous a parlé de son expérience pour le recyclage des gobelets à la machine à café. C'est un problème que beaucoup d'entre nous connaissent. Certes le meilleur moyen est d’interdire les gobelets et de forcer tout le monde à avoir sa tasse, mais les résistances sont encore très importantes. Il faut donc limiter l’usage des gobelets (de nombreux distributeurs possèdent maintenant une touche « sans gobelet » à côté de "sans sucre") et recycler ceux qui restent utilisés. Or ils finissent au mieux dans les poubelles recyclables mais jamais chez le fabricant. Comment introduire la filière arrière et encourager les employés à l’utiliser ?

La solution


C’est très simple, ils ont installé un collecteur qui tous les 25 verres ramenés donne un jeton pour un café gratuit. Du jour au lendemain, tous les comportements ont changé : les salariés se sont mis à garder leurs gobelets pour arriver à 25 (meilleure tactique pour gagner à chaque coup) et à ramasser tous les gobelets qui traînaient pour arriver au chiffre fatidique. Des piles de gobelets se sont mises à fleurir sur les bureaux et les salariés guettent les externes qui ne connaîtraient pas la règle et jetteraient leur gobelet. Une fois la machine installée, tous ceux qui jettent encore leurs gobelets appartiennent du jour au lendemain à l'ancien monde et leur comportement devient obsolète. Une simple machine montre bien qu'un changement de paradigme est possible.



En me renseignant, la machine qu’ils utilisent s’appelle Jackpoot et a été créé par Eco-collectoor. On peut paramétrer le nombre de verres qui déclenchent le jeton gratuit. Eco-collectoor propose aussi une autre machine qui rend une consigne (le café est par exemple facturé à 0.45 au lieu de 0.35 et on récupère les 10 centimes auprès de la machine), mais c’est moins ludique. Il y a des tas d’autres solutions, plus simples, comme Versoo.

L’impact
Quel impact vous me direz ? En France, on consomme chaque année 4 milliards de gobelets et seuls 1% sont recyclés. Dans le cas de l’entreprise qui témoignait, ils sont passés à presque 100% de gobelets récupérés alors qu’avant, dans la poubelle recyclable ils finissaient soient incinérés soient enfouis…

Rêvons un peu : comment boucler la boucle et créer une économie circulaire ?


On voit que dans cette solution c’est l’aspect ludique et la gratification immédiate qui motivent les gens, même si ceux-ci n’étaient pas écolos. Comment généraliser cela à l’ensemble de la filière recyclage ? En écoutant cette histoire, je me suis rappelé que lorsque j’étais petit, dès que mes parents avaient une cinquantaine de sacs plastique, je pouvais les ramener à la boulangère qui nous offraient un bonbon. Autant vous dire que l’on se battait avec mon frère et ma sœur dès que nous arrivions à cinquante.
Rêvons un peu. Si on réinstaurait ce concept de «  retour du produit = 1 bonbon » pour les piles, les ampoules, les médicaments usagés etc… Je peux vous dire que les enfants de toutes les maisons de France feraient la guerre à leurs parents pour qu’ils ne jettent rien de ce qui est recyclable et qu’ils les useraient chaque samedi pour tout ramener au magasin. Cela créerait un cercle vertueux où l’écologie se vivrait dans la joie avec des retours de court-terme.

Evidemment si cela se généralisait, il faudrait remplacer les bonbons par autre chose (sinon nous n’aurions que des enfants obèses et diabétiques), par exemple une carte à point qui leur donnerait droit à des livres, des cadeaux… Les éco-organismes en charge des filières arrières pourraient s’associer entre eux pour faire fonctionner cela et proposer un système de points communs. Vous pourriez alors faire confiance aux enfants pour éplucher la liste de tous les produits qui donnent droit à des points. Certains (dont les deux miens) se mettront même à inspecter les poubelles et faire celles des voisins ! Les chiffonniers du futur !


Si cela fonctionnait, on pourrait même imaginer que dans les secteurs qui n’ont pas encore mis en place de filières « arrière », il y ait un gros intérêt marketing à proposer des produits qui puissent être « ramenés », et ce sont les enfants qui recommanderaient à leur parents d’opter pour ces produits là (à cause toujours des petits bonbons). Alternativement on pourrait aussi faire que le recyclage permette d'obtenir des points dans une monnaie alternative et solidaire, mais cela impliquera directement les enfants.

En résumé, avec un simple retour au bon sens et en associant les enfants, on pourrait réussir à boucler la boucle, à entrer dans une économie circulaire, à valoriser les entreprises qui ont franchi le pas et ...  à changer le monde !






mardi 17 septembre 2013

L'économie circulaire


« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
Lavoisier
L’une des questions centrales abordées dans mon roman Siècle bleu concerne la façon dont les sociétés humaines doivent s’organiser pour s’adapter à un monde aux ressources finies. Lorsque je me lancerai dans la rédaction du troisième tome (je suis encore en pleine phase de lecture/documentation), cette question devrait être centrale. Aujourd’hui, nous allons parler d’un concept capital : l’économie circulaire.

Notre mode de vie « moderne » : le constat d’un échec
Les systèmes vivants existent et se développent sur Terre depuis des milliards d’années. Malgré cette activité débordante, dans le monde vivant, il n’y a pas de décharges : les déchets d’une espèce forment la nourriture d’une autre. L’énergie initiale est fournie par le soleil, les choses poussent, puis meurent et leurs nutriments retournent à la Terre de façon saine. La nature et la vie ont réussi à atteindre ce que nous recherchons : la prospérité et l’harmonie (pas toujours si pacifique !) dans un monde fini.
Au lieu de ce fonctionnement en cycle, l’humanité a bifurqué depuis quelques siècles vers un modèle linéaire «extraire-fabriquer-consommer-jeter» qui ne fonctionne pas. Avec une population toujours plus nombreuse et à l’empreinte croissante, ce concept atteint aujourd’hui ses limites, il pollue la nature, les décharges sont pleines, on gaspille et épuise les ressources naturelles, ce qui augmente les coûts et détruit des emplois. Là où la nature a réussi à atteindre la prospérité et l’harmonie (pas toujours si pacifique !) dans un monde fini, nous avons échoué et nous nous dirigeons vers l’austérité et le chaos.
Ce modèle de production et de consommation n’est donc pas durable. Il faut bifurquer vers un autre modèle, et là encore nous pouvons nous inspirer de la nature (voir mon poste sur le biomimétisme). L’économie circulaire, concept assez récent, peut révolutionner la façon dont nous concevons et consommons les produits, et surtout les réutilisons en fin de vie.

C’est quoi l’économie circulaire ?
L’économie circulaire tâche de répondre à une question que la nature connaît bien : comment faire de nos déchets une matière première, c’est-à-dire des ressources et des richesses, plutôt qu’un fardeau ?
Pour cela, il faut inventer un nouveau modèle économique qui, plutôt que de continuer à diriger les matières premières vers les décharges ou les incinérateurs, encourage les producteurs à les réutiliser encore et encore, pour construire leurs produits, et à faire revenir à la Terre les parties biologiques de ceux-ci.

L’enjeu est donc de passer d’une économie en cycle ouvert à une économie en cycle fermé, une économie régénérative, une économie circulaire.

La différence avec le recyclage
Pour beaucoup, ce concept peut ne paraître neuf et rappelle étrangement le recyclage bien connu. Pourtant il y a une différence notoire et l’économie circulaire cherche à aller beaucoup plus loin. Contrairement au recyclage qui cherche à valoriser des déchets de produits non conçus pour être recyclés et qui ne reviennent pas forcément au producteur d’origine, ici il s’agit de concevoir des filières « arrière » permettant à un produit de revenir à son fabriquant d’origine ou à un partenaire qui en a besoin (notion d’écosystème industriel) pour être désassemblé et réhabilité.

La REP et les éco-organismes


La notion de « responsabilité élargie du producteur » (REP) introduite dans les directives européennes et la loi française sont une réponse à ce défi, de retour et traitement sélectif. Pour y parvenir, dans les produits de grande consommation, les entreprises d’un même secteur ont fait parfois le choix de s’associer en  éco-organisme comme le COREPILE (8100 tonnes de piles et accumulateurs collectées en 2012) ou RÉCYLUM (21 000 points de collecte et 20 000 tonnes de lampes récupérées en 6 ans).

Le rêve d’une économie des chaînes inverse
Aujourd’hui il existe des points de collecte pour les piles, les lampes, les vieux médicaments, les capsules de bouteille, les habits usés… La constitution des filières inverses pose un vrai problème économique si elle n’est pas massifiée. En effet, si chaque producteur doit créer des points de collecte, gérer la logististique pour les ramener jusqu’à ces usines, économiquement ce ne sera pas rentable pour tous et le consommateur n’y comprendra plus rien (déjà aujourd’hui on ne sait pas toujours où ramener les choses).
Je me demande donc économiquement s’il ne serait pas intéressant de créer un réseau mutualisé de boutiques dont le seul objectif serait de récolter/trier ce que les gens ramènent.  C’est une idée « business » qui me trotte dans la tête depuis longtemps. Si on rêve un peu, ces boutiques pourraient à terme devenir à terme l’équivalent des supermarchés mais à la fonction exactement inverse, les supermarchés pourraient d’ailleurs abriter (ou opérer ?) une partie de ces réseaux de boutiques.
Pour que cela marche, il faudrait que les consommateurs aient un intérêt immédiat à ramener les produits, en aidant rémunéré (système de consigne) ou en obtenant des bons d’achat (mais il faudra alors veiller à ce que l’effet rebond de consommation soit moins néfaste que le retour des produits). Cela fera l’objet d’un autre article.
Enfin, on pourrait mutualiser les sites de déconstruction ou remise en état, il y a un pan entier de l’économie ici qui pourrait être créé, très créateur d’emploi et d’espoir.

Impact sur la conception
Une fois la filière « arrière » permettant de ramener l’objet au producteur en place, ce n’est pas terminé. La plupart des biens de consommation n’ont pas été conçus pour être récupéré et le fabricant (qui comme le consommateur a été complètement déresponsabilisé depuis l’explosion de la société de consommation) devra certainement revoir tout son processus de conception/fabrication pour  que les objets soient plus faciles à désassembler, remanufacturés puis redistribués. Cela nécessitera dans la plupart des cas des efforts de recherche et développement très importants (nous le verrons dans un prochain post consacré au fabricant américain de moquettes Interface), mais qui devraient galvaniser la créativité humaine et aussi permettre de relocaliser des emplois (en effet il sera plus simple d’avoir les entreprises en charge de la réhabilitation proches des points de consommation).  

Changer les habitudes et le rapport aux consommateurs
Pour que l’économie circulaire fonctionne, il faut repenser la notion de « ventes » et il faut voir le consommateur comme un utilisateur (d’ailleurs une grande partie du problème actuel vient de ce mot « consommateur » qui donne l’impression que nous sommes des « trous noirs » qui aspirent la matière). Une façon d’y arriver est de ne plus vendre les produits mais de les louer. Michelin le fait déjà pour les pneus de poids lourds ou KPN pour ses téléphones. Je vous donnerai aussi dans un projet post l’exemple d’Interfaces, un fabricant de moquettes américain qui depuis 20 ans est le principal innovateur de l’économie circulaire. Le passage de la vente à la location change tout car le producteur a la responsabilité du produit en fin de vie. Donc il a un intérêt à ce que le produit soit réellement recyclable et dure le plus longtemps possible, marquant la fin de l’obsolescence programmée, sujet sur lequel je vous recommande ardemment le reportage d’Arte.


Le consommateur peut y gagner, à condition que le coût de la location soit dans la durée moins cher que le coût de l’achat. Toute la tendance actuelle autour de l’économie du partage (covoiturage, couch surfing, partage d’outils ou d’objets domestiques) va également dans ce sens.
Pour les producteurs, l’économie circulaire a aussi potentiellement beaucoup d’intérêt, à condition qu’ils en jouent le jeu. S’ils conçoivent des produits qui se prêtent bien à la réhabilitation, ils limiteront leurs dépenses liées aux matières premières et au traitement des déchets. De plus, dans un monde où les matières premières vont venir à manquer, cela améliorera leur sécurité d’approvisionnement et réduira la volatilité des prix des entrants. La Chine, l’un des Etats les plus conscients de l’importance des ressources (même si elle consomme beaucoup), en a fait l’une des pierres angulaires de sa stratégie.
L'adoption de modèles circulaires pourrait générer une économie nette mondiale par an de matières premières de 700 milliards de dollars pour le secteur des biens de consommation, selon un rapport publié fin janvier par la Fondation Ellen MacArthur, ex-navigatrice et ardente avocate de cette nouvelle économie. 

Les références

Il y a de nombreuses références sur l’économie circulaire.

  • Si vous le souhaitez, tout d'abord vous pouvez aussi écouter ma chronique du 7 juin 2013 sur France Inter consacrée à ce sujet dans l’émission de Frédéric Lopez « On va tous y passer ». J’interviens à 31’55 pendant environ 10 minutes.



  • Natural Capitalism : ce livre publié par Amory Lovins, Paul Hawken et L. Hunter Lovins du Rocky Mountain Institute est la bible sur ce sujet, je l'ai  découvert en 1999. Tous les chapitres du livre sont disponibles gratuitement en ligne :
  • L'objectif de la Fondation Ellen Mc Arthur créée en 2010 est précisément de faciliter la transition vers une économie circulaire. Les deux rapports sur le thème "Towards the circular economy" rédigés avec McKinsey sont excellents. Tout le site est extrêmement instructif.
Votre adresse e-mail :




mercredi 11 septembre 2013

"En bande organisée" de Flore Vasseur


En 2010, Flore Vasseur avait signé un roman remarquable sur la folie des marchés financiers : Comment j’ai liquidé le siècle. Sorti un peu avant le procès Kerviel, elle y imaginait une gigantesque bulle spéculative haussière démarrée et entretenue par un trader aux mains du Bilderberg Group. Au-delà de la charge impitoyable contre les dérives de la haute finance, c’était une fresque sociale d’une grande importance, qui s’interroge sur ces Frankenstein au cerveau surdéveloppé et aux valeurs atrophiées issus des meilleures écoles de ce pays (Flore Vasseur est passée par HEC) et capables de tout, comme dans un jeu, pour gagner un peu plus et impressionner leurs chefs et leurs pairs.

Flore Vasseur nous revient en cette rentrée littéraire avec En bande organisée, nouveau thriller économico-politique qui cette fois-ci traite du maquillage des comptes des pays candidats à l’adhésion à l’euro par de grands banquiers comme Goldman Sachs. L’état de déliquescence financière de l’Europe et de l’Euro serait à rechercher dans ces falsifications de très grande ampleur. Le thème peut paraître austère, mais la vulgarisation est excellente, le livre peut être lu par n’importe qui. Pour ceux qui voudraient les détails sur ces magouilles, cela consiste à refourguer des swaps de devise permettant de temporairement générer des gains de court-terme permettant de satisfaire la fameuse règle des 3% tout en empêchant de la tenir par la suite à cause du prix à payer pour ces produits dérivés. Flore Vasseur a eu la bonne idée de parsemer son roman de flash-codes pour reléguer à l’extérieur les explications les plus techniques. Elle recommande ainsi (et moi aussi) de lire cet article de ZeroHedge ou ce mémo du CFR de 2001, qui donnent un autre éclairage sur la crise grecque et la situation en Italie.
Pour ceux qui ne sont pas intéressés par ces éléments financiers, rassurez-vous est aussi un très grand roman. Il raconte l’histoire de sept anciens camarades d’HEC qui atteignent la quarantaine et occupent les plus hautes fonctions de la société. Parmi les hommes, l’un est « dircab » au Ministère de l’Economie et des Finances, l’autre est responsable de la communication de Goldman Sachs (oups pardon, Folman Pachs), le troisième intervient auprès des gouvernements quand il semble ne plus y avoir de solutions (la partie où Jérémie aide l’Islande est remarquable), le dernier a tout plaqué pour devenir hacker, aide les officines d’Etat et participe au mouvement Anonymous. Chez les femmes, une responsable d’une grande agence de communication, une journaliste et une femme au foyer. Tous ces couples qui paraissent au premier abord si glamour sont en fait au bord du naufrage. La vie de ces individus nous donne envie de vomir, non par leur opulence, mais par le vide affectif et humain qui s’en dégage.
Le style, déjà affûté dans le précédent, atteint ici une précision chirurgicale. Au niveau d’un Brett Easton Elllis.

Sébastien masque son désarroi. Pour Folman Pachs il massacre sa vie de père (il confond ses jumelles), d’homme (il ne touche plus Céline) et de fils (il n’a plus le temps d’appeler ses parents).
Elle regarde autour d’elle : sa cuisine briquée, sa baie vitrée sans traces, sa maison sans âme. Sa vie sans joie.
Payer une inconnue en mode survie pour avoir le privilège de passer sa journée loin de ses enfants et rentrer le soir pour leur hurler dessus : c’est donc ça l’émancipation féminine.
Ils se sont connus à vingt ans, bébés requins, sur le campus, ils étaient déjà une série de clichés mal empilés : la génération Just do it. L’enfance s’est dissoute dans l’effort puis dans l’alcool.
Ils ont des connexions partout, des liens nulle part.
Le calcul a pris le pas sur le raisonnement, le cynisme sur l’esprit critique.
Ils sortent de l’église en traînant les pieds, confus, lourds de ne savoir ce qu’ils pleurent vraiment : leur ami, leur jeunesse, leurs illusions ?

La peinture de la déchéance des personnages m’a rappelé Les Choses de Georges Pérec. La rédemption de certains d'entre eux est aussi passionnante. De nombreux passages sont admirables comme l’évocation de la cantine de Jérémie qu’il n’a rouverte depuis son déménagement de Hong Kong et grâce à laquelle il effectue un voyage dans le temps. Sa time capsule. Ou la visite de la maison de repos où Jérémie voulait « placer » son père. J’avais ressenti la même chose pour ma grand-mère, qui n’avait pas tenu deux semaines.

Ce livre contient également d’innombrables informations qui raviront le lecteur curieux ou éveillé. Par exemple, peu de gens savent que les imprimantes laser laissent un code invisible (de minuscules points jaunes) permettant d’identifier le numéro de série du périphérique… Cela n’est pas du tout de la fiction, il s’agit d’un scandale révélé en 2005 par l’EFF (Electronic Frontier Foundation) mais qui n’avait fait que peu de bruit (je comptais me servir de cette information dans l’écriture d’Ombres et Lumières). Si vous voulez vous transformer en corbeau… n’utilisez pas d’imprimante !


Si cela vous révolte, allez sur : www.seeingyellow.com
Parmi les auteurs qui se sont aventurés dans le monde de la finance, la plupart nous ont livré au mieux des caricatures ratées (j'en ai lu beaucoup). Flore Vasseur a signé elle un très grand livre qui j'espère contribuera à faire ouvrir les yeux à une classe politique affaiblie et aveugle sur les dégâts causés par la voracité.
PS : Petite remarque au correcteur : Helmut Kohl ne s’écrit pas Khol (p. 77), le siège de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 était rue d’Enghien (p. 180) et non pas rue de l’Echiquier (j’habite rue de l’Echiquier), et enfin les prostituées ne sont pas (encore) au métro Bonne Nouvelle mais à Strasbourg Saint-Denis. 

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