dimanche 1 mars 2015

Seul sur Mars. Un thriller spatial exceptionnel.


Voilà un livre extraordinaire par l’originalité et la puissance de son intrigue. Avec Seul sur Mars, Andy Weir a réalisé un véritable tour de force. Au début de ce livre, une tempête de sable géante fonce s’abat sur le site de la mission martienne Arès-3 (troisième mission des colons humains vers Mars, dont la Terre a tendance à se désintéresser comme avec les secondes ou troisièmes missions Apollo). L’équipage doit partir en urgence, mais l’un d’eux est heurté par une tôle. Ses compagnons le recherchent mais en l’absence de tout signal indiquant qu’il est encore en vie, ils repartent vers la Terre. Le problème c’est que Mark Watney n’est pas mort. Sans moyen de communication et presque sans rien à se mettre sous la dent, il va devoir survivre. Démarre alors le thriller « survivaliste » le plus fou que j’ai jamais lu. Robinson Crusoë, Apollo 13 ou Gravity c’est de la gnognote à côté. Botaniste et bricoleur/mécanicien hors pair, au cours des 400 pages, on va assister au récit de l’incroyable aventure de Mark Watney, McGyver spatial à l’humour décapant, dont la survie va devenir une cause mondiale.

Andy Weir avait démarré le livre comme un roman épistolaire sur son blog en 2011 (donc après la sortie de Siècle bleu) en partant d’un problème : peut-on survivre seul sur Mars ? Chaque jour, de façon quasi improvisée, il a imaginé (en même temps que son personnage) ce qu’il pourrait faire.  Au fur et à mesure des mois, il avait tellement de lecteurs sur son blog qu’il a publié le livre en numérique puis en version papier, et il fut vite propulsé en tête des ventes aux US. Ce fut également un succès populaire unique (4.6/5 sur près de 8000 reviews sur Amazon.com). Le livre a tout de suite capté l’attention d’Hollywood et Ridley Scott est en train d’en tourner l’adaptation, avec Matt Damon dans le rôle de Mark Watney (sortie prévue aux US fin 2015). Certains passages comportent des longueurs mais c’est globalement un coup de génie. Pas lu, de thriller « hard science fiction » aussi bon depuis la trilogie Mars la Rouge, Mars la Verte et Mars la Bleue de Kim Stanley Robinson.

En lisant ce livre, j’ai été évidemment frappé par les ressemblances nombreuses avec Siècle bleu (au moins avec les parties où Paul Gardner se bat pour survivre seul sur la Lune), mais Seul sur Mars est beaucoup plus technique et moins philosophique. Ce n’est pas un livre à « message », juste un thriller exceptionnel.

Du coup, ça m’a décidé à enfin tenter la traduction de Siècle en anglais J Je vais prendre des rendez-vous avec des traducteurs potentiels dans les prochaines semaines. Si vous en connaissez, let me know. Il y a deux ans, je suis entré en discussion avec une maison d’édition américaine très intéressée, mais depuis un an plus de nouvelles. C’est la vie. Je vais tenter l’aventure à mes frais car avec le numérique, il n’est plus vraiment besoin – dans le cas de traductions – vraiment d’un éditeur (sauf pour la promotion) et cela donnera de toute façon accès au livre à un public beaucoup plus large et peut-être plus réceptif que le public français (à titre d’illustration Seul sur Mars connaît un succès similaire à celui de Siècle bleu, beaucoup de lecteurs très satisfaits mais pas un « best seller »).

Si vous êtes fans de science et d’espace, ou juste fans de thrillers, en tout cas ce livre est pour vous.

Des centaines de millions de dollars, pour un pauvre botaniste. Mais pourquoi ?
Je sais pourquoi. Pour commencer, parce que je représente le progrès, la science et l’avenir interplanétaire auxquels nous aspirons depuis des siècles. Et puis – et peut-être est-ce la raison principale – parque les êtres humaines ne peuvent s’empêcher de s’entraider. C’est instinctif. On peut en douter parfois, mais c’est la vérité.
Quand un randonneur se perd dans la montagne, les gens organisent et coordonnent des recherches. Quand il y a un accident ferroviaire, les gens font la queue pour donner leur sang. Quand un tremblement de terre rase une ville, l’aide afflue de toutes les régions du mone. C’est une attitude si fondamentalement humaine qu’on la retrouve dans toutes les cultures, sans exception. D’accord, il y a des connards qui se moquent de tout, mais sont noyés dans la masse de ceux qui se soucient de leur prochain. Voilà pourquoi j’avais des milliards de personnes de mon côté.

C’est cool hein ?

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