mercredi 24 avril 2013

Ma chronique sur le biomimétisme chez Frédéric Lopez - 24 avril 2013



Le 1er mars 2013, j'avais été invité sur le plateau de l'émission "On va tous y passer" de Frédéric Lopez sur France Inter pour présenter Siècle bleu. Vous pouvez écouter l'émission sur le lien ci-dessous (j'interviens autour de la trentième minute, l'invité principal était le compositeur Vladimir Cosma).


Cela fut vraiment un grand moment de pouvoir parler de mes livres devant une audience aussi vaste (c'est le programme le plus écouté en France à l'heure du déjeuner et la plus grosse émission de France Inter). 


L'équipe de l'émission avait été intéressée par les idées que je développais et par le ton positif avec lequel j'abordais les questions d'écologie et d'énergie. Ils m'ont donc proposé de venir régulièrement présenter mes idées sur ces thèmes.

J'ai donc réfléchi à une liste de thèmes à présenter dans les prochains mois et j'y suis retourné aujourd'hui le 24 avril pour parler du "biomimétisme", processus qui consiste à s'inspirer de la nature pour innover.

Vous pouvez écoutez l'émission d'aujourd'hui ici (l'invité principal était Stéphane Rotenberg... le présentateur de "Top Chef" et "Bachelor"...).



Ci-dessous les notes que j'avais préparées avant l'émission.


Le Biomimétisme - JP Goux - 24 avril 2013




La nature a toujours été une source d’inspiration pour l’homme. C’est par exemple en observant les oiseaux que Léonard de Vinci ou les frères Wright ont eu l’idée de leurs machines volantes. Ce procédé qui vise à imiter la nature pour innover porte un nom : le biomimétisme. Le terme a été popularisé par la chercheuse américaine Janine Benyus, il y a une quinzaine d’années.



Comme je vous le montrerai, la nature a du génie et de nombreuses espèces ont réussi là où nous avons échoué. C’est en s’inspirant d’espèces peu connues que l’homme parviendra peut-être à surmonter les défis du XXIème siècle. 

L'énergie

La gestion de l’énergie constitue avec la reproduction et la recherche de l’alimentation, l’un des grands moteurs de l’évolution. L’énergie provient d’ailleurs souvent de l’alimentation et il est capital pour les animaux d’en faire un usage économe. Là où face à un problème, l’homme invente systématiquement une nouvelle machine énergivore, les espèces animales ont eu une autre approche : elles ont modifié la structure de leur corps.

L'éclairage et la luciole Photuris



L’énergie sert par exemple à émettre de la lumière. Des chercheurs belges, français et canadiens se sont interrogés sur la façon dont les lucioles gèrent leur énergie pour émettre leur lumière. En analysant leur abdomen, ils se sont aperçus que leur abdomen n’était pas lisse mais strié avec une structure en dents-de-scie. En appliquant un procédé de gravure à la surface d’une LED (diode électroluminescente), ils ont gagné 55% de luminosité. 

La propulsion et le requin mako


L’énergie sert aussi à se déplacer. Autre exemple, le requin mako. C’est l’espèce de requin la plus rapide, avec des pointes de vitesse qui pourraient dépasser 100 km/h. Ici non plus, il ne doit pas sa vitesse à une peau très lisse, mais au contraire à une peau rugueuse recouverte d’écailles, les denticules. 



En s’écoulant le long de son corps, l’eau crée des mini-vortex qui donnent une force de poussée vers l’avant à ce poisson cartilagineux. 



L’exemple du requin mako a été utilisé frauduleusement par une marque de maillot de bain pour justifier les huit médailles d’or de Michael Phelps aux JO de Pékin en 2008. En effet, c’était un coup marketing car une analyse récente à Harvard de la structure du maillot de bain montre qu’elle ne ressemble en rien à celle du requin mako.

Néanmoins, l’étude de cette espèce continue et pourrait intéresser l’aéronautique.

L’eau et le scarabée Stenocara



L’accès à l’eau dans les régions arides est un vrai problème pour l’homme et toutes les espèces. Certaines parties du désert du Namib comptent parmi les plus arides au monde, avec moins de deux millimètres de pluie par an. Aucune espèce n’y vit à l’exception d’un petit scarabée : le stenocara. Jusqu’à la publication d’une étude en 2001, on se demandait comment il pouvait survivre sans eau. En se plaçant face au vent et en étendant ses élytres qui sont constitués d’une surface cirée et bosselée, il arrive à former une petite goutte à partir de l’humidité du brouillard océanique. 



Cela s’explique par la présence de zones superhydrophiles qui favorisent la constitution de micro-gouttes et de zones super-hydrophobes qui les font glisser jusqu’à la bouche du Stenocara. 

D'ici 2025, les Nations Unies prévoient que 1.8 milliards d'individus auront un problème d'accès à l'eau. Le Stenocara pourra peut-être contribuer à leur trouver une solution. Et les recherches sont d’ailleurs en cours pour développer des techniques capables de puiser l’eau des brouillards dans les zones arides.

La médecine et la pharmacopée des chimpanzés



On connaît l’ethnopharmacologie qui consiste à étudier les plantes utilisées par les peuples premiers pour concevoir les molécules des médicaments de demain. Mais on peut aussi suivre les animaux. Sabrina Krief, primatologue au muséum, suit les chimpanzés en Ouganda (lire cet article de Pour La Science de novembre 2004). La moitié des 46 plantes consommées possède des vertus thérapeutiques : anti-diahrées, anti-tumoraux, anti-paludisme… Certaines sont très toxiques et il faut les consommer avec modération. Les chimpanzés ont l’air de savoir quelle plante utilisée selon les troubles qui les envahissent. 

Conclusion



Il ne faut pas voir le biomimétisme comme une nouvelle tentative d’asservissement de la nature. Selon l’UICN, 18 000 espèces seraient menacées et chacune d’elle emporterait alors un ou plusieurs secrets. Le biomimétisme nous enseigne qu’il faut absolument respecter l’intelligence de la nature et la considérer avec humilité.

dimanche 21 avril 2013

Un week-end hors du commun au festival "Sciences et Fictions" de Cavaillon




Je reviens d’un week-end fabuleux à Cavaillon où j’ai eu la chance de participer au Festival « Sciences et Fictions ». Il mêle conférences scientifiques et littéraires, à de magnifiques ballades de découverte de la nature du Lubéron.

Ce festival existe depuis une vingtaine d’années et est organisé de façon admirable par Corinne Russo et Jean-Yves Casgha. Je les remercie chaudement ici pour la convivialité de leur accueil, l’excellence et la pluridisciplinarité des conférences (cf. le programme).
  
Cette année, le festival célébrait les 100 ans de la naissance de Rémy Chauvin, un esprit unique, qui nous a quitté en 2009 (je n’avais malheureusement jamais eu l’honneur de le rencontrer). Rémy Chauvin était un habitué du festival de Cavaillon et tous ses amis s’étaient déplacés pour l’occasion. Les travaux de Rémy Chauvin sur les insectes sociaux et les oiseaux sont reconnus mondialement et il est l’auteur de dizaines d’ouvrages et de centaines de publications. C’était aussi un esprit curieux intéressé par les événements extraordinaires. Il faisait partie du comité de rédaction de la fameuse revue Planète de Louis Pauwels, véritable phénomène des années 60 qui faisait suite à l'inoubliable livre  Le Matin des Magiciens co-écrit avec Pierre Bergier et qui fut l’un de mes grands émerveillements littéraires. 

Je vous recommande chaudement de visionner le reportage de Terre.tv (le magnifique site créé par Jean-Yves Casgha où il y a des milliers d'heures de reportage passionnants) consacré à Rémy Chauvin.

Voici un bref résumé de la partie du festival à laquelle j'ai assistée (il y avait beaucoup d'autres choses !).

Vendredi soir, j’ai participé à une table ronde avec Bertrand Kraft (éthologue et spécialiste incontesté des araignées), et Bernardette  Darchen (ethologue, spécialiste des fourmis et des abeilles)  animée par Gilles Berhault (président du Comité 21 et ancien président du pavillon français au sommet Rio+20). La table ronde avait pour thème « des insectes sociaux à la conquête spatiale » et je suis intervenu pour parler de l’inspiration fournie par les insectes sociau dans la conception d'algorithmes mathématiques nouveaux pour la résolution de problèmes complexes, mais surtout des applications à la conception de nano-robots en réseau pour le secteur militaire et spatial.

Bertrand Kraft nous avait auparavant présenté un magnifique documentaire « les arachnautes » qui nous a fait découvrir qu’il existait des araignées « sociales » (pour moi les araignées étaient toujours des chasseuses solitaires), qui pouvaient tisser en Guyane ou en Afrique d’immenses toiles avec des centaines de milliers d’autres invididus. La toile sert de moyen de communication entre les araignées et toutes les vibrations sont analysées. Une sorte de Tree Wide Web ! En voici un extrait.





Samedi matin, j’ai donné une conférence qui me tenait à cœur depuis très longtemps sur les thème « Quels rêves pour l’humanité ? ». Je remercie Corinne Russo de m’avoir alloué un créneau de deux heures mais j’avais vraiment beaucoup de choses à dire sur ce thème :-) La salle a beaucoup réagi et nous avons même tenu au-delà du temps imparti. Après une lecture d’une sélection des extraordinaires « rêves pour le XXIème siècle » envoyés par mes lecteurs, j’ai dressé un rapide historique de l’évolution des sociétés humaines, des premières tribus préhistoriques jusqu’au 21ème siècle en expliquant les moteurs et les grands catalyseurs de cette évolution (agriculture, création des sociétés sédentaires et hierarchisées, exploration et conquête des territoires, domination de la nature, découverte des énergies fossiles et révolution industrielle, croissance effreinée de la démographie et du progrès technologique...) pour parvenir au fait que l’humanité arrivait à l’aube du 21ème siècle dans les pays développés avec un comportement complètement inadapté à notre petite planète et une multitude de défis à réaliser. J’ai alors essayé d’expliquer pourquoi nous n’arrivions pas à « changer le monde » et pourquoi les grands programmes internationaux depuis 40 ans échouaient et resteraient voués à l’échec, s’il n’y avait pas une vision collective nouvelle et très forte, un récit qui engendre un changement complet de paradigme (ce qui était mon principal sujet d’étude avec ma saga Siècle bleu).  J’ai ensuite présenté le sublime documentaire « Overview » de Guy Reid et du Planetary Collective, qui m’avaient fait la grande amabilité de laisser présenter leur film (disponible gratuitement sur le lien ci-dessous). Merci à Lionel et Marie-Anne, membre de BLUE, le Think Tank de la communauté Siècle bleu, et qui ont passé des heures à sous-titrer le documentaire.

Dans « Overview », Guy Reid analyse la transformation profonde qu’ont vécue les astronautes après avoir été exposés durablement à la beauté de la Terre dans l’espace. Le film est sorti pour les 40 ans de la photo « Blue Marble » prise par l’équipage d’Apollo 17, le 7 décembre 1972.


Après la projection du film, j’ai raconté l’incroyable odyssée humaine qui a conduit à cette photo, qui, pour la première fois de notre histoire, nous révélait le véritable visage de notre planète. D’Eratosthène, à Magellan, en passant par Buckminster Fuller, Stewart Brand et Fred Hoyle. J’ai aussi lu quelques extraits troublants de Phédon où Platon rapporte des visions de Socrate qui avaient non seulement anticipé l’aspect de la Terre vue depuis l’espace, mais surtout eu l'intuition que cette vision pourrait avoir un effet sans précédent sur l’humanité.


Pour commencer, camarade, reprit Socrate, on dit que cette terre-là, vue d’en haut, offre l’aspect d’un ballon à douze bandes de cuir ; elle est divisée en pièces de couleurs variées, dont les couleurs connues chez nous, celles qu’emploient les peintres, sont comme des échantillons. Mais, là-haut, toute la terre est diaprée de ces couleurs et de couleurs encore bien plus éclatantes et plus pures que les nôtres.Telle partie de cette terre est pourprée et admirable de beauté, telle autre dorée, telle autre, qui est blanche, est plus brillante que le gypse et la neige, et il en est de même des autres couleurs dont elle est parée, et qui sont plus nombreuses et plus belles que celles que nous avons pu voir. 
(...) 
Confinés dans un creux de la terre, nous croyons en habiter le haut, nous prenons l’air pour le ciel et nous croyons que c’est le véritable ciel où les astres se meuvent. C’est bien là notre état : notre faiblesse et notre lenteur nous empêchent de nous élever à la limite de l’air ; car si quelqu’un pouvait arriver en haut de l’air, ou s’y envoler sur des ailes, il serait comme les poissons de chez nous qui, en levant la tête hors de la mer, voient notre monde ; il pourrait lui aussi, en levant la tête, se donner le spectacle du monde supérieur ; et si la nature lui avait donné la force de soutenir cette contemplation, il reconnaîtrait que c’est là le véritable ciel, la vraie lumière et la véritable terre.

J’ai ensuite expliqué comment ma saga Siècle bleu s’était appuyée cette même vision pour proposer une voie "qui changerait le monde". Nous avons terminé par une lecture du Manifeste pour un Siècle bleu de Paul Gardner. Des extraits de la conférence seront prochainement disponibles sur Internet, et comme les réactions du public furent très positives, j’en donnerais certainement d’autres sur la même question.


Le samedi après-midi, nous avons eu droit à une conférence époustouflante de Didier Van Cauwelaert (prix Goncourt 1994 et qui fréquentât le même lycée que votre serviteur à Nice treize ans plus tôt !) sur le thème « Einstein et les abeilles ».  Comme vous le savez certainement, Einstein aurait prononcé la phrase : « Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus 
que quatre années à vivre ». Depuis quelques années, sa paternité einsteinienne fait débat et les lobbys agrochimiques avancent que les défenseurs des abeilles avaient tout inventé pour se donner une crédibilité. Et effectivement, quand on fait de rapides recherches sur Internet, on ne trouve rien. Didier Van Cauwelaert qui était un grand ami de Rémy Chauvin et un grand passionné des abeilles, a effectué ces dernières années des recherches intensives et a réussi à mettre au jour une correspondance très volumineuse entre Albert Einstein et le chevalier Karl Von Frisch, spécialiste mondial incontesté des abeilles. Didier Van Caulewaert a donc les preuves de cette phrase et cela sera rendu public prochainement, pour le plus grand bonheur des apiculteurs. Ces informations sont reprises dans son dernier roman « La femme de nos vies » sorti le 1er mars et auront aussi un grand rôle dans le long-métrage qu’il va tourner prochainement. Il nous a d’ailleurs raconté l’histoire de son nouveau roman, qui a l’air génial (je l’ai acheté mais pas encore lu). Selon d’autres recherches qu’il a effectué, certains Allemands seraient rentrés en contact avec les Américains pour leur demander d’arrêter le projet Manhattan dont ils étaient apparemment au courant.



Bernadette Chauvin, l’épouse de Rémy Chauvin, a ensuite présenté de petits films très instructifs pour mettre en évidence les capacités cognitives de certaines espèces d’oiseaux aptes à résoudre des problèmes complexes. Didier  van Cauwelaert est intervenu pour parler aussi des étonnantes capacités d’imitation des oiseaux, notamment de l’oiseau-lyre capable d’imiter appareils photo, tronçonneuses ou alarmes de voiture. J’ai retrouvé les images sur un reportage de Yann Arthus-Bertrand, c’est à peine croyable.


Pour clôturer l’après-midi, Serge Orru, qui fut jusqu’en janvier 2013, le directeur général du WWF France, a donné une très belle conférence sur le thème de l’économie circulaire qui a vite dérivé sur un grand débat sur l’importance de l’amour dans la construction d’un futur pour l’humanité !

En début de soirée, j’ai effectué une séance de dédicaces aux côtés de l’écrivain Frédérique Deghelt dans une petite librairie de Cavaillon. Même si nos travaux d’écrivains sont apparemment aux antipodes, nous avons tous les deux parlé de la génése de notre « vocation » d’écrivain et nous nous sommes trouvés de nombreux points communs. Son premier roman « La vie d’une autre » a été adapté au cinéma par Sylvie Testud, avec Juliette Binoche et Matthieu Kassovitz comme acteurs principaux.



Suivit ensuite un dîner avec Frédérique Deghelt et Patrice Serres. Il est un véritable génie de la bande dessinée (il fut rédacteur en chef adjoint du journal Tintin et aussi patron de la revue Harakiri) mais c’est surtout une encyclopédie vivante sur une multitude de thèmes, du mandarin (il est un sinologue renommé), aux alphabets ancestraux, en passant par les images subliminales. Il est aussi passionné de sciences et a illustré la BD « Le Bal des Abeilles » avec Rémy Chauvin. Les planches (qui étaient exposées) sont incroyables de réalisme (je viens de commander la BD).




Pour finir cette longue journée, une conférence à partir de 21h de Didier Van Cauwelaert, l’anthropologue et éthologue Pascal Picq du Collège de France (et du collège de pataphysique !) et l’irremplaçable botaniste Jean-Marie Pelt (par téléphone, car immobilisé chez lui pour un problème de santé). Le débat sur le thème « Quand l’intelligence vint à la nature » fut animé par Jean-Yves Casgha. Ce fut un moment hors du commun. Jean-Marie Pelt nous a parlé de son prochain projet de livre qui remonte aux origines de l’Univers (quarks et bosons de Higgs) pour raconter toute l’histoire de la vie et l’émergence de l’intelligence. Pascal Picq a lui aussi rappelé avec de multiples exemples à l’appui que le moteur de l’évolution n’était pas que « la loi du plus fort » mais que l’entraide et la coévolution jouaient un rôle majeur. Didier Van Cauwelaert, qui est véritable passionné de sciences, nous a conté deux histoires passionnantes.
  • La première concerne les punaises. Au cours des années 60, les Américains cherchaient un moyen de se débarasser des punaises et pour cela ils faisaient venir des spécimens enfermés pour le transport dans du papier journal. Par un curieux hasard (sérendipité), ils se rendirent compte que les larves des punaises qui étaient emballés dans le New-York Times mourraient avant d’atteindre l’âge adulte. Après enquête, ce n’était pas l’encre mais le bois issu de certaines forêts du Canada infestées de punaises, qui était responsable. Ces espèces d’arbres étaient parvenus à secréter les hormones bloquant la croissance des larves de punaise ! Allez expliquer cela !!
L'article scientifique sur cette très belle histoire se trouve ici : http://www.pnas.org/content/54/2/411.full.pdf

  • La seconde concerne des calmars boptal hawaiens qui chassent la nuit et qui pour éviter l’attaque de prédateurs sous-marins les nuits de Pleine Lune, se sont alliés à d’étonnantes bactéries bioluminescentes. Cette histoire fabuleuse est présente dans le superbe livre « La raison du plus faible » de Jean-Marie Pelt, paru chez Fayard en 2009. Dans l’article ci-dessous, Jean-Marie Pelt revient en détail sur ces calmars et la co-évolution.






Après cette conférence, nous avons bu quelques verres avec les organisateurs et les conférenciers. Autant vous dire que les sujets de discussion ont été ultra variés, de la magnéto-hydro-dynamique, en passant par ITER, la démographie, la parthénogénèse, les singes dans la politique française, la définition du bout-en-train, les OVNIS (et notamment une révélation sur l’explication réelle d’un des phénomènes OVNI les plus fameux en France), les forces et faiblesses du modèle chinois, les techniques de parade des oiseaux (notamment de certains oiseaux qui n’ont pas de belles plumes et qui se couvrent d’objets colorés ou de nectars de fruits !).

Dimanche matin, après un petit-déjeuner avec le caméraman génial qui m'avait raconté toutes les histoires de la grande époque du crime organisé à Marseille, retour en TGV aux aurores vers Paris en tête-à-tête pendant 2h30 avec Serge Orru. Discussion à bâtons rompus passionnante et passionnée. J’étais comme un jeune padawan devant son maître jedi :-)

Donc vous l’avez compris, la nature est étonnante et nous devons absolument la respecter et la préserver. Et si tout cela vous a passionné, l’an prochain, venez au Festival de Cavaillon ! Un festival absolument unique au monde par sa convivialité (le niveau des conférences est accessible à tous), sa gratuité et sa pluridisciplinarité. J’aurais aimé aussi vous parler aussi des balades et autres expériences scientifiques en extérieur (observation des étoiles ou du soleil), mais je n’ai pas eu le temps d’y participer ! Pour cela renseignez-vous auprès de l’Office du Tourisme de Cavaillon (à cause des élections municipales, le festival n’aura pas lieu mi-mars mais à un autre moment dans l'année). 

Encore un immense merci à Corinne et Jean-Yves pour l'invitation, et à toute l'équipe de bénévoles pour l'organisation admirable ! C'était un honneur de pouvoir faire partie de cette docte assemblée !

mardi 16 avril 2013

Science Publique - France Culture du 19 avril 2013 - 100 ans de Science&Vie.




Vendredi 19 avril de 14h à 15h, je serais invité de l'émission "Science Publique" sur France Culture. L'émission célébrera les 100 ans de la revue Science&Vie.
Le thème sera "Quels débats entre science et société d'ici 2100 ?". J'aurai  évidemment l'occasion de détailler le souhait de voir s'établir un "Siècle bleu" au XXIème siècle.
Le 1er mars dernier, j'avais déjà été invité sur cette émission, dans le cadre du forum "L'année des Sciences" à La Sorbonne aux côtés d'Etienne Klein. Vidéo ci-dessous.
C'est un honneur de pouvoir célébrer cette revue qui fut l'accélérateur de mon intérêt pour les sciences depuis la fin du collège. Une revue toujours extrêmement claire, tournée vers le futur et qui s'interroge sur le lien entre science et société. je vous recommande ardemment le numéro spécial "100 ans" d'avril 2013. 
J'avais eu la chance d'être interviewé par Science&Vie au mois de décembre 2000, le dernier du XXème siècle qui portait le numéro 999.
Le thème était "le plus grand calcul de l'histoire" consacré au programme informatique SETI@home. A l'époque (j'avais 26 ans) je terminais mes recherches aux Etats-Unis où j'avais participé à la résolution d'un des problèmes mathématiques les plus ardus numériquement de mon domaine (le fameux NUG30), à l'aide de dizaines de milliers de calculateurs dispersés sur Internet. Vous pouvez lire les deux articles que le journal Le Monde avait consacré à ces recherches (Des bataillons de PC à l'assaut des supercalculateurs et Le calcul distribué s'organise). Le journaliste qui m'avait interviewé, Hervé Poirier, est maintenant rédacteur en chef de Science&Vie.
Ces travaux avaient servi à fonder ce que l'on appelle le "Grid Computing", aujourd'hui appelé "Cloud Computing". Ces travaux ont par la suite notamment permis de traiter les données du Large Hadron Collider (LHC) qui a récemment découvert  le boson de Higgs.
Notre article "An enabling framework for Master-Worker applications on thé computational grid" a été retenu en 2012 parmi les 20 articles les plus influents des 20 dernières années dans le domaine du calcul distribué. 
PS : comme je crois au pouvoir des chiffres, ce numéro 999 faisait écho au numéro 888 de septembre 1991, mois de mon entrée en classe prépa qui marquait le début de l'expérience de Biosphere 2, qui fut l'un de mes grands chocs scientifiques et la source d'inspiration de Siècle bleu.

vendredi 5 avril 2013

Conférence à Orsay : "Conquête spatiale : quels rêves pour l'humanité" - mardi 9 avril à 20h

Je donnerai une conférence le mardi 9 avril à 20h dans le cadre des rencontres du Club d'Astronomie Alcor à la Fac d'Orsay. Le thème sera le suivant :
« Conquête spatiale : quels rêves pour l’humanité ? ». 
Jean-Pierre Goux – écrivain, auteur de la saga Siècle bleu :http://www.sieclebleu.org
Amphi F2 du bâtiment 452 du Campus d'Orsay

La conquête spatiale a fait rêver les hommes durant toutes les années 60. Ils imaginaient alors notre futur sur d’autres planètes ou dans de lointaines galaxies. Pourtant le principal legs du programme Apollo restera la découverte du visage de la Terre. Le 7 décembre 1972, l’équipage d’Apollo 17 photographiait pour la première fois la Terre en entier. Afin de nous interroger sur la portée de cette image, nous projetterons le documentaire « Overview » de Guy Reid, sorti le 7 décembre 2012 pour la célébration des 40 ans de « Blue Marble » (*). Ce cliché a eu un impact inouï sur la prise de conscience de notre humble situation dans le cosmos et fut le catalyseur de tous les mouvements écologiques dans les années 70. Cette image n’a pas encore livré tout son pouvoir, Jean-Pierre Goux nous expliquera l’impact considérable qu’elle a eu dans la conception de sa saga Siècle bleu.
(*) Le documentaire « Overview » est projeté avec l’aimable autorisation de Guy Reid et du Planetary Collective.http://www.planetarycollective.com
Pour le plan d'accès c'est ici (attention le bâtiment 452 c'est celui entouré pas celui en jaune) : 

A cause des travaux à la Gare d'Orsay, nous vous conseillons de prendre le tracé suivant.  

J'espère que vous viendrez nombreux et nombreuses !