mardi 19 janvier 2010

Chine – USA : vers une escalade nucléaire ?


Vous avez certainement entendu parler des déboires de Google en Chine. Google envisage de se retirer de Chine car les demandes de censure vont contre ses intérêts et sa popularité, mais aussi parce que de nombreux comptes Gmail appartenant à des dissidents chinois ont été l’objet de cyber-attaques d’une violence sans précédent. Un article du site Spyworld Actu (site dont je recommande une lecture assidue) nous apprend que cette opération baptisée Aurora utilisait une faille inconnue d’Internet Explorer (passez tous à Safari ou Firefox !) permettant à des programmes distants de prendre contrôle de votre ordinateur. Microsoft a émis une alerte, mais n’a pas (à ce jour) trouvé la parade. Ces attaques qui venaient de Chine ont touché aussi 34 entreprises américaines et auraient été vraisemblablement menées avec l’appui du gouvernement chinois.

Ces cyber-attaques interviennent dans un contexte géopolitique et militaire Chine-USA très tendu (c’est l’un des thèmes de mon roman Siècle bleu). Dans un communiqué en date du 12 janvier (China denounces U.S. arms sales to Taiwan), la Chine a vigoureusement déploré le feu vert donné le 6 janvier par les Etats-Unis à une vente de missiles Patriot III à Taiwan, seulement un mois après la visite de Barack Obama. Quelques jours plus tard, la Chine a montré les muscles en effectuant, avec succès, un test d’interception de missiles dans l’atmosphère (dit ground-based midcourse missile interception). Dans un communiqué du 13 janvier, la Chine a réaffirmé que ce test était purement défensif (China reaffirms its missile interception test defensive) et ne visait aucun pays. Mais évidemment, par ce test, la Chine a informé les Etats-Unis qu’elle disposait, elle aussi, d’un bouclier antimissile. Le bouclier américain étant bien sûr lui-même bâti pour se protéger d'éventuelles attaques chinoises, et non pas des fameux Etats voyous.



Dans la panoplie nucléaire stratégique, le bouclier antimissile sert à déjouer la capacité de première frappe de l’opposant (c’est-à-dire à contrer une attaque nucléaire). Ce système étant vulnérable (par exemple aux attaques de missiles à têtes multiples ou à leurres multiples), il est insuffisant pour accéder au stade de la suprématie nucléaire (quoiqu'en disent les Américains à leurs contribuables). Pour qu’il soit à peu près utile, il faut disposer en complément d’une bonne capacité de seconde frappe, c’est-à-dire de têtes nucléaires capables de menacer l’ennemi de destruction si celui-ci parvenait par miracle réussi à contourner le bouclier. C’est ce que l’on appelle dans le jargon la MAD (Mutual assured destruction). L’existence de la MAD, basée sur la vulnérabilité inhérente à chaque puissance nucléaire en cas de riposte de l’assailli, a permis l’émergence de l’équilibre de la dissuasion (qui a tant passionné les spécialistes de la théorie des jeux de la Rand Corportation) et a permis que le feu nucléaire n’embrase plus la planète depuis Nagasaki.


Dans l’article The Rise of U.S. Nuclear Primacy paru dans l’édition de mars/avril 2006 de Foreign Affairs (Foreign Affairs est l’organe de communication du puissant Council of Foreign Relations – le CFR), les auteurs annoncent la fin de la MAD et le retour de leur suprématie nucléaire (qui n’avait duré que quelques années avant que les Russes mettent au point leur propre bombe). Pour justifier leurs propos, les auteurs s’appuient sur le développement rapide de l‘arsenal américain (missile, moyens de projection et bouclier-antimissile), l’effondrement des ressources de l’Union Soviétique et le retard de la Chine sur les moyens de seconde frappe. Cet article avait fait coulé beaucoup d’encre et j’avais pu m’en entretenir avec Barthélémy Courmont (l’auteur avec Pascal Boniface du livre Le Monde nucléaire, paru chez Armand Colin en 2006) lors d’un cours que j'avais suivi à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques).


C’était pour le CFR mal connaître la réactivité des Chinois. La capacité de seconde frappe peut prendre deux formes : des silos de missiles prêts à être lancés ou des sous-marins nucléaires lanceurs d’engin (SNLE) gavés d’ogives nucléaires. La deuxième option est beaucoup plus sûre car des silos de missiles peuvent être repérés et détruits pendant la « première frappe », alors que, s’ils sont bien conçus, les SNLE sont invisibles et donc virtuellement partout et nulle part à la fois, et donc en particulier potentiellement toujours près de vos côtes, à vous menacer.


Or les Chinois ont accompli des progrès spectaculaires sur ces deux vecteurs de seconde frappe. Tout d’abord, Le Figaro du 18 décembre 2009 (article reproduit ci-dessous) nous apprend que les Chinois auraient creusé une « grande muraille souterraine » de 5000 km pour protéger ses silos. Cachés dans cette construction pharaonique, impossible de les repérer donc de les détruire. A noter cependant que je n’ai pas réussi à vérifier l’information du Figaro (si un lecteur avait la référence, cela m’intéresserait). Les autres sites qui ont repris l’information, s’appuient tous sur un rapport de la Fondation Jamestown du 16 décembre. Ce rapport site une édition du 14 décembre de l’agence Xinhua (l’AFP chinoise) mais je n’en ai trouvé aucune trace (les Chinois l’ont peut-être effacée). Je n’en ai pas non plus trouvé de traces sur le site de propagande de l’armée chinoise (http://eng.mod.gov.cn). Ce site, lancé en grande pompe l’an dernier, est représentatif du changement (progressif) d’attitude de la Chine. Si les programmes de long terme restent toujours aussi secrets, les Chinois communiquent abondamment sur l’actualité de leur armée, et ce site dépasse de très loin par sa richesse et sa qualité celui du Pentagone. Les Chinois ont bien compris l’importance de la communication dans le monde moderne et sont également en train de vaincre les Etats-Unis avec leurs propres armes sur ce terrain (les responsables de la communication de l’Armée populaire de libération ont souvent fréquenté un MBA américain).


Sur les SNLE, les Chinois ont longtemps eu du retard. Cependant dans mon post Wenchang et Sanya, je vous avais révélé il y a un an l’existence d’une base militaire chinoise sous-marine dans laquelle ils dissimulaient leurs SNLE de dernière génération, les Jin, dont les services secrets américains n’ont pris connaissance qu’il y a quelques années. Ces sous-marins sont capables d’embarquer 12 missiles JL-2 qui ont une portée de 8000 km. Comme la base de Sanya ne peut pas être photographiée, les américains ignorent combien les Chinois disposent de Jin.


Dans ce contexte tendu entre la Chine et les Etats-Unis, on peut s’étonner du fait que les chercheurs du Bulletin of Atom Scientists (dont je partage d’habitude les opinions) ont retardé d’une minute leur « doomsday clock » le 14 janvier dernier, en pleine passe d’armes médiatiques autour de la question taiwanaise. Les chercheurs l’ont soi-disant fait parce qu’Obama va essayer de dénucléariser le monde et de régler la problématique du réchauffement climatique… On a bien vu la limite de ses pouvoirs à Copenhague.


Dans ce contexte on peut aussi s’inquiéter des facéties des agents du FBI qui ont utilisé la coiffure d’un député de gauche espagnol, Gaspar Llamazares, pour imaginer Oussama Ben Laden avec 12 ans de plus… Alors que les Chinois ont une armée de cyberguerriers, les Américains ont régressé au niveau du Petit Manuel du Détective que je relisais sans cesse dans mon enfance !


Les missiles nucléaires chinois à l'abri d'un tunnel secret

Arnaud de La Grange, à Pékin

Le Figaro, 18/12/2009


Pékin aurait construit depuis 1995 une «grande muraille souterraine» de 5.000 km pour protéger son arsenal.


Les dirigeants de la Chine communiste tiennent enfin leur Grande Muraille, invisible pour les yeux celle-là. La presse officielle chinoise vient en effet de rendre compte d'une incroyable nouvelle, tant par l'ampleur de l'ouvrage que par sa divulgation elle-même.

Selon le Journal de la Défense nationale, l'Armée populaire de libération (APL) aurait terminé le creusement d'un gigantesque tunnel de 5.000 kilomètres de long destiné à abriter ses missiles nucléaires. En Chine, rien n'est jamais petit, mais la longueur d'un tel ouvrage souterrain laisse pantois. D'autant qu'il est précisé que sa profondeur peut atteindre 1.000 mètres. Il se situerait dans les zones montagneuses du nord du pays.

Des dizaines de milliers de soldats auraient été mobilisés pour sa construction depuis 1995. À cette époque, les experts se rappellent qu'un article discret avait évoqué l'affectation de 10.000 soldats chinois à des travaux au profit de la «deuxième artillerie». Le vocable englobe la force nucléaire chinoise, mais aussi des missiles conventionnels. En 2008, un nouveau reportage de la télévision officielle chinoise CCTV avait de nouveau parlé de grands chantiers souterrains destinés à protéger les forces stratégiques chinoises contre une attaque nucléaire.

La presse chinoise estime que ce tunnel de tous les records serait destiné à garder une capacité de seconde frappe si le pays était victime d'une attaque nucléaire. La doctrine nucléaire chinoise a toujours été de «non-emploi en premier» avec un arsenal juste «suffisant» et destiné à l'autodéfense. Pékin s'engage aussi à ne pas l'utiliser ou menacer de l'utiliser contre les pays qui ne détiennent pas d'armes nucléaires.

Affirmation de puissance

Dans le budget chinois de la Défense à deux chiffres, des moyens financiers importants sont cependant mis à disposition de la «deuxième artillerie». Et la Chine a déjà construit plusieurs sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, même s'ils ne sont pas encore opérationnels, pour mener des patrouilles de dissuasion. Il semble ainsi que la marine ne maîtrise pas encore la difficile technique d'un tir de missile depuis une plate-forme sous-marine.

Un journal de Hongkong suggère que la révélation de cette cache d'armes géante est un signe de plus de la volonté d'affirmation de la puissance chinoise. L'article militaire évoque lui-même le concept osé de «grande muraille souterraine». Il est vrai que, sur le plan de la distance, on n'en est pas très loin, puisque le fameux ouvrage élevé pour protéger l'empire des invasions du Nord est long de 6.700 kilomètres (voire 8 800 selon de récentes découvertes). Le souterrain à missiles n'en fait que 5 000 mais, après tout, l'APL n'a peut-être pas fini de creuser.

jeudi 14 janvier 2010

Comment écrire un roman


Avec ma maigre expérience, je ne prétendrai pas vous expliquer comment écrire un roman. En revanche, je viens de découvrir un livre vraiment excellent sur ce thème, Ecrire un roman et comment se faire publier de Bob Mayer, un auteur américain de polars et de thrillers.


Sous ce titre un peu tapageur se cache en fait un excellent manuel que tout apprenti écrivain devrait lire. J'en ai acheté plusieurs du même genre dans le passé et c'est de loin le meilleur. Je le trouve abordable, complet, humble, plein de très bons conseils et de bon sens. Si vous demandez comment peaufiner l'idée de votre livre, comment créer des personnages attachants, comment choisir le point de vue, comment ménager le suspens, ce livre est pour vous. Dans mon cas cet ouvrage m'aurait économisé beaucoup de temps, mais faire le cheminement soi-même est aussi une bonne chose (mais il faut avoir le temps). La partie "comment se faire éditer" est en revanche incomplète et parfois pas tout à fait adaptée au marché français (même si le traducteur a tenté de l'adapter). Je vous donnerai un jour quelques trucs car cette période a été assez proche de l'enfer pour moi et j'en ai tiré plusieurs leçons.



L'auteur insiste bien sur le fait que le plus important est l'idée de départ, qui doit vous être personnelle (pour moi c'est une règle d'or sinon le plaisir d'écrire sera effacée). Ou alors vous pouvez aussi prendre un essai quelconque et en faire un roman. Comme Dan Brown par exemple.

Lorsque j'avais lu le Da Vinci Code, j'avais été stupéfait car la quasi totalité des informations de son scénario provenait d'un livre paru en 1982, L'Enigme sacrée d'Henri Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh. Cette enquête menée par 3 journalistes de la BBC nous révélait les mystères de Rennes-le-Château et surtout l'existence du fameux Prieuré de Sion qui protégerait la lignée "royale" depuis Jésus en passant par les Mérovingiens. Ce livre d'ésotérisme que mon père m'avait passé en 1993 avait eu beaucoup de succès mais tout ce qu'il contenait s'était avéré n'être qu'une succession d'affabulations (il n'en était pas moins plaisant à lire).


A tel point que ce livre et ces nombreuses erreurs de raisonnement ont inspiré l'idée du Pendule de Foucault à Umberto Eco (grand livre sur les syllogismes, avec lesquels on peut prouver tout et surtout n'importe quoi). En en-tête du chapitre 66, on trouvera d'ailleurs une citation de The Holy Blood and the Holy Grail (le titre original de L'Enigme sacrée). Compte tenu de la richesse (parfois indigeste) de son roman, on ne pourra pas reprocher à Umberto Eco de n'utiliser qu'une seule source ! Pour revenir à Dan Brown, les 3 auteurs du livre original l'ont accusé de plagiat mais le procès leur a donné tort (et heureusement car cela aurait eu pour conséquence de ne plus permettre de puiser dans des essais pour écrire de la fiction.


Ce que je reproche à Dan Brown ce n'est pas tant de ne pas avoir cité cette source majeure (il y fait allusion car le livre se trouve justement dans la bibliothèque d'un personnage appelé Leigh au chapitre 60) mais c'est surtout de prendre les lecteurs pour des imbéciles en leur disant en avertissement que tous les faits du livres sont avérés.


Aujourd'hui dans le Monde des livres, c'est un autre auteur, Jean-Paul Jody, qui est accusé d'avoir pillé un rapport sur le projet américain HAARP (High Frequency Active Auroral Research Program) pour en avoir fait un thriller, La Route de Gakona, paru au Seuil en octobre 2009. Cet article intitulé Thrillers en kit sur Internet est très dur. En première lecture j'y ai cru et l'avait relayé sur ce blog. Mais après un échange de mails avec l'auteur (cf. commentaire laissé par l'auteur ci-dessous), il s'avère que les critiques de l'article sont infondés. En effet, contrairement à ce qui est avancé (et contrairement à Dan Brown), Jean-Paul Jody cite sa source à la fin de son livre (Luc Mampaey, Le Programme Haarp, science ou désastre, GRIP, 1998) et en plus ce n'est pas sa seule source d'inspiration, loin de là, il n'y a qu'à parcourir le blog de la Route de Gakona qui possède des informations d'une très grande richesse sur les armes électromagnétiques. Le procès d'intention est donc vraiment injuste et j'imagine quel doit être le choc pour l'auteur de découvrir un tel article.



Le "trailer" du bouquin a l'air vraiment bien et je vais donc acheter ce livre. J'avais découvert cette histoire de réseau Haarp dans le livre 2012 de Sylvie Simon (dont j'avais parlé sur ce blog et qui contient plein d'autres trucs pseudo-ésotériques qui pourraient bien intéresser Dan Brown pour ses prochains bouquins) et je suis curieux de savoir ce qu'il en a fait dans son scénario (comme je ne suis pas revanchard, je dois reconnaître que Dan Brown a fait un très bon scénario de l'essai dont il s'est inspiré).

samedi 9 janvier 2010

Publication Siècle Bleu : J -100


Le 2 décembre dernier, je vous avais annoncé la signature de mon contrat d'édition dernier avec JBZ & Cie, la nouvelle maison de Jacques Binsztok (plus d'informations sur cette maison sur mon post J'ai signé mon contrat d'édition) et je vous avais promis de vous tenir au courant des coulisses de ce lancement.


Date de sortie - Earth Day 2010


La date de sortie du livre est prévue pour le 22 avril 2010 (dans 100 jours à la date d'écriture de ce post). Il s'avère que cette date (choisie par hasard pour des raisons de calendrier par mon éditeur et son distributeur) a une très haute valeur symbolique pour moi. Le 22 avril de chaque année est en effet le jour de la célébration du Earth Day (Jour de la Terre) et je suis depuis au moins 15 ans cette manifestation planétaire. Pour un historique du Earth Day, voir par exemple mon post du 22 avril 2009 intitulé Jour de la Terre.


Par rapport aux autre éditions, le Earth Day 2010 revêt de plus une double importance :

  1. C'est le quarantième anniversaire du Earth Day cette année.
  2. L'idée du Siècle bleu m'était venue en 2000 pour la célébration du trentième anniversaire du Earth Day (j'étais alors à Chicago). J'avais alors écrit une série de 7 textes que j'avais baptisés Le Siècle bleu que j'avais publiés chaque jour jusqu'au jour jusqu'au 22 avril 2000. Ces textes sont disponibles sur ce blog : La Genèse du Siècle bleu.

Le titre


Je n'aurais donc pas pu rêver d'une date plus symbolique. Le Earth Day fait partie de ces manifestations issues des grandes utopies des années soixante et qui n'ont malheureusement pas réussi à s'imposer, je le regrette sincèrement mais j'ai toujours l'espoir que cela changera et que cette voix sage sera écoutée. La sortie de mon bouquin à cette date sera ma modeste contribution à l'édifice.


Comme je crois aux signes et aux synchronicités (c'est d'ailleurs l'un des thèmes du livre) et que mon éditeur aussi, nous avions même envisagé de rebaptiser le livre Le Jour de la Terre. Mais après de longues réflexions et l'examen d'autres propositions, nous sommes finalement revenus au titre initial, à une petite nuance près. Le livre s'appellera Siècle bleu (et non plus Le Siècle bleu). Nous devrions avoir des premiers projets de couverture la semaine prochaine. Jacques Binsztok est célèbre (entre autres talents évidemment) pour ses belles couvertures, j'ai donc hâte de voir !


Trilogie


Siècle bleu sera une trilogie. Je suis en ce moment en train d'écrire le tome 2. Le plan détaillé et les recherches sont quasiment terminées (j'aime bien laisser une part au hasard). Je viens de terminer la fin (que quelques-uns de mes lecteurs tests ont déjà pu lire) et j'ai commencé 'écrire tout le reste. Beaucoup de travail en perspective mais aussi j'espère beaucoup de plaisir. Si tout va bien, le livre devrait sortir l'an prochain.


Préparation du lancement


Nous nous sommes vus la semaine dernière avec les équipes de JBZ & Cie et Hugo & Cie pour faire un point sur le lancement. Comme il s'agit d'une maison jeune et dynamique, nous avons mis au moins une tactique Internet assez innovante, mais je ne peux rien vous dévoiler à ce stade, ce sera la surprise et il faudra attendre début mars. J'ai retravaillé déjà deux fois le manuscrit selon les orientations de Jacques Binsztok, maintenant ma partie est terminée. Les corrections finales du manuscrit (orthographe, typos, syntaxe, incohérences, lourdeurs...), qui sont extrêmement importantes pour la qualité du texte, sont en cours par une personne très sympathique de la maison d'édition. Le livre devrait pouvoir être imprimé en février pour commencer la véritable promotion auprès des journalistes (et des bloggers). Des épreuves non corrigées ont déjà été remises aux représentants d'Interforum pour qu'ils aillent démarcher les libraires, les grandes enseignes, les petites enseignes etc.


Le livre commence donc à circuler et c'est avec une immense surprise que j'ai découvert ce matin que Siècle bleu était référencé sur le site de la FNAC et d'Amazon.fr ! Ca fait un choc ! Le rêve devient réalité.... Ils ont apparemment encore l'ancien titre, et il y a de petites erreurs, mais c'est quand même génial.



A très bientôt sur ce blog pour d'autres nouvelles sur ces cent derniers jours qui s'annoncent bien remplis.


PS : les éditions JBZ & Cie, créées en septembre 2009, publient leur premier titre la semaine prochaine, Les rillettes de Proust et autres fantaisies littéraires de Thierry Maugenest. C'est un petit opus de 100 pages (à massicoter, l'ouvrage est fait à l'ancienne - ce ne sera évidemment pas le cas pour Siècle bleu), plein d'humour et d'esprit.

Je vous livre la quatrième de couverture :


Vous êtes passionné par la littérature ?

Vous rêvez d'embrasser la carrière d'auteur ?

Vous envisagez d'écrire le prochain chef-d'oeuvre des lettres françaises ? Vous comptez devenir académicien ou recevoir le prix Nobel ? Ce petit livre est fait pour vous ! Les cinquante fiches-conseil que vous trouverez dans les pages qui suivent, abondamment illustrées de textes connus ou inédits, vous permettront à votre tour d'obtenir le label : grantécrivain.


Ma fiche préférée est celle où Thierry Maugenest nous rappelle l'importance du choix des prénoms des personnages. Pour l'illustrer il nous sert un extrait de Madame Bovary où les noms des protagonistes sont remplacés par Loana et Ricky. La démonstration est éloquente.

mercredi 6 janvier 2010

Sea Shepherd et le bateau de Batman


Sea Shepherd, l’association éco-activiste de Paul Watson dont nous avons beaucoup parlé sur ce blog (Paul Watson à Jussieu, Whale Wars, Actions et réactions, The Cove, Sharkwater...) et qui m’a inspiré en partie l’organisation Gaïa de mon roman, fait à nouveau couler de l’encre aujourd'hui. Paul Watson (un des fondateurs de Greenpeace, qui a quitté le mouvement le trouvant trop mou) a peut-être réalisé son plus beau coup médiatique depuis 1977, date à laquelle il avait amené Brigitte Bardot sur les banquises du Canada pour révéler au monde entier le scandale du massacre des phoques. Aujourd'hui c'est les baleines de l'Antarctique qu'il va peut-être sauver.

L'organisation avait franchi un nouveau cap dans sa lutte contre les Japonais pour la protection des baleines en Antarctique en annonçant, en octobre 2009, l’acquisition d’un bateau révolutionnaire, que l’on peut aisément qualifier de « bateau de Batman » (c’est d’ailleurs certainement Christian Bale, l’acteur incarnant Bruce Wayne à l’écran et très bientôt Paul Watson, qui leur a soufflé l’idée).


Rassurez-vous, rien à voir avec la photo ci-dessus. Ce bateau, précédemment connu sous le nom de EarthRace, est celui de tous les records. Regardez plutôt à quoi il ressemblait avant que Sea Shepherd le récupère.


Entièrement propulsé au biodiesel, cette Formule 1 des mers peut parcourir 13 000 miles nautique (la moitié d’un tour du monde) en un seul plein (bon d'accord c'est si le bateau avançait à 6 noeuds de moyenne). C’est un mix entre un power racer, un trimaran et un … sous-marin ! En effet le EarthRace avec sa coque en carbon/kevlar et ses moteurs de 1000 chevaux est capable de passer à travers des murs de vagues de 7 mètres, comme le montre l’impressionnante vidéo ci-dessous.


Conçu pour exploser le record de circumnavigation avec un navire motorisé, il a tenu ses promesses. En juin 2008, il a fini son tour complet des mers en seulement 60 jours, 23 heures et 49 minutes reléguant en seconde division le précédent établi par le Cable and Wireless Adventurer (74 jours, 20 heuress, 58 minutes). L’équipage de Magellan, qui avait mis près de trois ans ponctué de terribles péripéties, a dû se retourner dans sa tombe. A noter pour les puristes, que le véritable record de circumnavigation est tenu par un voilier, le catamaran Orange II skippé par Bruno Peyron et qui a effectué le tour du monde en 50 jours


C’est donc avec une joie immense que j’avais appris l’an dernier que ce bateau poursuivrait son existence au sein de la flotte « pirate » de Sea Shepherd. Pour l’occasion, le EarthRace fut rebaptisé Ady Gil et avait subi un relifting complet « à la batman » avec notamment sa coque entièrement peinte en noir. Il est difficile de ne pas admettre que c’était le plus incroyable des bateaux pirate. La vidéo suivante parle d’elle-même, la musique electro-maori de Tiki Taane est vraiment excellente.



Sea Shepherd vient malheureusement d'annoncer dans un communiqué que le Ady Gil venait d'être percuté hier en Antarctique par le baleinier japonais, Shonan Maru No. 2. L'équipage de 6 personnes du Ady Gil est sain et sauf. Comme d'habitude, les Japonais essaieront de prouver qu'ils ne sont responsables (quoique dans ce cas ça va être chaud, cf. images plus bas), mais l'essentiel est que cet événement très médiatique attire l'attention sur Sea Shepherd (leur site Internet est complètement saturé) et les exactions commises par les Japonais en Antarctique. Les Japonais ont mis en premier en ligne sur YouTube les images de la destruction du Ady Gil. Le trou dans la coque en kevlar est impressionnant et l'angle de prise de vue permet de laisser croire que l'Ady Gil s'est approché...



Georges Braque et Picasso l'avaient bien compris en inventant le cubisme : par une multiplication des angles de vue, on peint mieux la réalité. Quelques heures plus tard, les membres de Sea Shepherd qui filmaient la scène depuis un autre de leurs bateaux (le Bob Barker) montrent une toute autre perspective.



Le Shonan Maru a carrément foncé sur l'Ady Gil qui était à l'arrêt. Ils auraient pu tuer les passager. C'est impressionnant. Tout ça est d'autant plus ennuyeux pour les Japonais que le Shonan Maru 2 est supposé être un bateau de recherche (RESEARCH est écrit en énorme sur ses flancs). Cette chasse qu'ils mènent en Antarctique est donc complètement illégale et aujourd'hui le monde entier en a pris conscience (on m'a dit que même TF1 a retransmis les images au 20h). C'est ahurissant de voir le poids médiatique qu'a pris YouTube. Les commentaires extrêmement véhéments entre les défenseurs et pourfendeurs de la chasse à la baleine sont aussi très instructifs à lire. C'est peut-être ça la démocratie participative.


Je regretterais personnellement si ce bateau si extraordinaire ne pouvait pas être réparé (Sea Shepherd n'est pour l'instant par clair sur ce point) car j'aimerais vraiment voir d'autres missions où il intervient en justicier des mers ! En attendant que d'autres scènes de l'Ady Gil soient montrées dans la prochaine saison de Whale Wars, voici en attendant quelques photos du malheureux navire (courtesy ICR et Roger T Wong).


PS : quand est-ce que Sea Shepherd rachète un bombardier B-2 ? Vous ne trouvez pas qu'il irait bien avec l'Ady Gil ?!


PS2: ou alors plutôt racheter l'Atlantis, le vaisseau d'Albator, car les B2 ça se casse comme le montre cette vidéo (l'accident est autour de la deuxième minute).


PS 3: voici le mail intéressant que je viens de recevoir de la mailing liste de Sea Shepherd. Ils ont besoin de soutien.


Emergency Update: From the Frontlines
of the Whale Wars
Dear ,

Our vessels and crews and have been ATTACKED! Lives have been threatened. A vessel has been destroyed. This day will go down in infamy.

We will not give up. We will not retreat. We will not surrender to those who want to do harm. We need your support today now more than ever.

Earlier today, our vessel the Ady Gil was severely damaged and almost sunk in a vicious and unprovoked attacked by a Japanese whaling harpoon vessel many times its size. Thecrew barely escaped with their lives and were rescued by our newest vessel the Bob Barker.

There is a battle between "David and Goliath." The illegal Japanese whalers are trying to physically harm and financially destroy your nonprofit whale defenders -- the Sea Shepherds. Show the whalers and the government of Japan that they cannot get away with this.

As I write, my valiant crews remain at sea, vigilant in their pursuit to stop the whalers. Our defense of the whales needs to continue in the Southern Oceans. We are their only hope.

Sea Shepherd is the only organization in the world directly intervening to save these magnificent and innocent beings but we cannot do it without you.

Please stand with us and click here to make a donation today or call 877-WHALES-911 (877-942-5379)* as we continue our fight in the coming days, weeks, months, year- whatever it takes..

From the bridge of the Steve Irwin, I thank you,

Captain Paul Watson
P.S. Due to the large number of people trying to access our website from all over the world, you may find that our main website pages load slowly, however, our donate page is operating well at this time. In the meantime, we are working to get our main website up to speed.
*To call from anywhere outside of the US or Canada, dial +1-416-645-4677.

*Donations to Sea Shepherd have tax benefits in the United States, United Kingdom, the Netherlands, and France.