Siècle bleu traite de beaucoup de choses et en particulier d'un thème qui me tient particulièrement à coeur : les synchronicités. Je ne sais pas si vous y avez prêté attention, mais le tome 1 de Siècle bleu commençait par l'avertissement suivant:
AVERTISSEMENT
Tous les personnages de ce roman sont fictifs à l’exception des personnages historiques cités. Toute similitude avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, serait donc une pure coïncidence. Les curieux événements qui ponctuent ce récit doivent cependant beaucoup aux coïncidences, aussi appelées synchronicités, dont on pourrait longtemps débattre du caractère fortuit ou inéluctable.
Ces synchronicités ont jalonné ma vie et j'ai toujours cherché à en comprendre le sens.
Ce week-end, nouvelle synchronicité étonnante. Depuis 5 ans, j'habité dans le 10ème arrondissement de Paris. Dans mon quartier, il y a deux rues dont j'aime particulièrement le nom : la rue bleue (dans le 9ème) et la rue de la Lune (dans le 2ème). La semaine dernière je réalise soudain que mon appartement se trouve à équidistance de ces deux rues, à environ 200 mètres de chacune d'elles, ce qui est étonnant car le bleu et la Lune sont au coeur du projet Siècle bleu. Mais ce n'est pas tout.
Ce week-end en me baladant, je me rends compte que dans chacune d'elle, il y a une mosaïque de Space Invaders (un de mes artistes préférés : cf cet article que je lui avait dédié) et je ne les avais jamais vues. Space Invaders a toujours l'art de bien cacher ses mosaïques car elle s'intègre parfaitement au paysage urbain. Et en plus les deux mosaïques sont très originales car modulées en fonction du nom de ces rues.
Si c'est pas une coïncidence, ça ! Encore celle-ci n'a pas un impact sur le cours de mon existence, mais d'autres en ont eu. Pour ceux que ce thème intéresse, j'émet une hypothèse sur l'origine des coïncidences à la fin du tome 2 de Siècle bleu... A suivre !
PS : voici le passage du tome 1 (p. 304) qui traite des synchronicités.
Abel réalisa à quel point ils étaient chanceux : s’il n’avait pas su lire sur les lèvres et s’il ne s’était pas trouvé à ce moment-là et à cet endroit précis, il n’aurait jamais pu établir cette connexion. Carl Gustav Jung avait inventé un concept pour décrire ces situations : les « synchronicités ». Elles qualifient l’occurrence d’événements non reliés entre eux par la causalité mais par le sens particulier qu’ils prenaient ensemble vis-à-vis du sujet auxquels ils s’appliquaient.
L’existence d’Abel s’était bâtie sur une succession de coïncidences, de synchronicités, heureuses ou malheureuses. A posteriori, elles s’étaient montrées d’une cohérence implacable et avaient toutes contribué à renforcer le sens qu’il avait voulu donner à son existence. Sens qu’il découvrait au fur et à mesure qu’il vieillissait. Comme si la partition de sa vie avait déjà été écrite à l’avance. Quelqu’un, là-haut, tirait peut-être les ficelles et l’aidait de temps à autre à surmonter les obstacles par le biais des rêves, des signes ou des coïncidences. Jung avait émis l’hypothèse que nos inconscients étaient interconnectés et pouvaient accéder à une supraconscience cosmique. Certains individus y étaient plus facilement reliés que d’autres et des expériences, comme la prise d’ayahuasca qui étend la portée des sens naturels, pouvaient accroître l’occurrence de ces synchronicités.