Cet été, j’ai découvert Nébuleuse des Ecorchés de Grégoire Domenach, un roman absolument
merveilleux paru en 2013 aux éditions L’Harmattan.
C’est l’histoire d’un village de France, qui comme beaucoup se vide de sa population, de son activité économique traditionnelle et de sa vie, mais que quelques irréductibles n’ont de cesse de défendre. Ils défendent en particulier sa rivière, source de plaisirs simples et d’eau fraîche, menacée par une usine de produits chimiques située en amont du village et autour de laquelle se noue toute l’intrigue.
C’est une histoire de quinquas ou de sexagénaires, des écorchés de la vie, qui confrontent leurs rêves et leurs désillusions. C’est un livre sur l’amitié, l’amour, la mort, la trahison, les petits secrets, l’engagement, la folie, mais surtout sur la lutte contre l’aigreur, ce sentiment qu’il faut combattre car il gâche toute vie.
À travers leur destin et celui de leur village c’est toute la condition humaine qui est résumée.
Extraits :
À cause de ceux qui font semblant d’être triste, on ne reconnaît plus ceux qui sont vraiment tristes.
(...)
On y buvait avec des hommes simples qui n’ont que l’ironie de leurs yeux pour trinquer un peu.
C’est l’histoire d’un village de France, qui comme beaucoup se vide de sa population, de son activité économique traditionnelle et de sa vie, mais que quelques irréductibles n’ont de cesse de défendre. Ils défendent en particulier sa rivière, source de plaisirs simples et d’eau fraîche, menacée par une usine de produits chimiques située en amont du village et autour de laquelle se noue toute l’intrigue.
C’est une histoire de quinquas ou de sexagénaires, des écorchés de la vie, qui confrontent leurs rêves et leurs désillusions. C’est un livre sur l’amitié, l’amour, la mort, la trahison, les petits secrets, l’engagement, la folie, mais surtout sur la lutte contre l’aigreur, ce sentiment qu’il faut combattre car il gâche toute vie.
À travers leur destin et celui de leur village c’est toute la condition humaine qui est résumée.
Extraits :
À cause de ceux qui font semblant d’être triste, on ne reconnaît plus ceux qui sont vraiment tristes.
(...)
On y buvait avec des hommes simples qui n’ont que l’ironie de leurs yeux pour trinquer un peu.
(...)
Assez des critiques qu’il recevait pour un retard de quelques minutes parfois, de tous ces ordres donnés avec mépris parce que le client serait prétendument roi, parce qu’ « il aurait payé et qu’il aurait donc droit ».
(...)
Alors dans la nuit la plus calme, juste avant de sombrer dans le sommeil, en plissant les yeux pour saluer l’amertume enterrée, Mermoz se dit que vivre, c’était se relever.
(...)
Et quand Bariton s’insurgeait, on lui rétorquait qu’il fallait bien nourrir le pays, et que l’usine produisait de l’emploi… Mais on ne nourrit pas un pays, pas plus qu’on ne l’enrichit, il le sait. On l’intoxique.
(...)
Il s’accorda à penser que sa vie ne l’intéressait pas. Elle n’était faite que de petits drames et de courtes joies du quotidien, qui bataillaient tous deux sous les aléas de la chance. Une fourmi comme une autre, dans une fourmilière qu’on ne voit pas, même du ciel. Il y avait autant de façons de se réjouir que de se lamenter, voilà pourquoi il valait mieux marcher un peu, regarder les vieux du village, et boire venu sous les platanes. Il n’y a pas de raisons de vivre, il n’y a que de petites choses auxquelles on tient terriblement.
Assez des critiques qu’il recevait pour un retard de quelques minutes parfois, de tous ces ordres donnés avec mépris parce que le client serait prétendument roi, parce qu’ « il aurait payé et qu’il aurait donc droit ».
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Alors dans la nuit la plus calme, juste avant de sombrer dans le sommeil, en plissant les yeux pour saluer l’amertume enterrée, Mermoz se dit que vivre, c’était se relever.
(...)
Et quand Bariton s’insurgeait, on lui rétorquait qu’il fallait bien nourrir le pays, et que l’usine produisait de l’emploi… Mais on ne nourrit pas un pays, pas plus qu’on ne l’enrichit, il le sait. On l’intoxique.
(...)
Il s’accorda à penser que sa vie ne l’intéressait pas. Elle n’était faite que de petits drames et de courtes joies du quotidien, qui bataillaient tous deux sous les aléas de la chance. Une fourmi comme une autre, dans une fourmilière qu’on ne voit pas, même du ciel. Il y avait autant de façons de se réjouir que de se lamenter, voilà pourquoi il valait mieux marcher un peu, regarder les vieux du village, et boire venu sous les platanes. Il n’y a pas de raisons de vivre, il n’y a que de petites choses auxquelles on tient terriblement.
Dans mon panthéon littéraire, je porte trois auteurs plus
haut que tous les autres : Saint-Exupéry, Bernard Tirtiaux et Henri
Vincenot. Le livre de Grégoire Domenach porte la marque de chacun de ces trois
grands. Ce n’est pas sûr que d’ailleurs il les connaisse, puisque Grégoire
Domeanch est né en 1989 et n’avait que 22 ans quand il a écrit ce livre.
Comment peut-on écrire des choses aussi belles et aussi profondes sur la vie à 22 ans ? C’est un grand mystère mais incontestablement on voit là la marque des grands auteurs.
Ce livre paru chez un petit éditeur n’a pas eu l’exposition médiatique qu’il méritait. Puisse le bouche à oreilles faire connaître ce chef-d’œuvre.
Comment peut-on écrire des choses aussi belles et aussi profondes sur la vie à 22 ans ? C’est un grand mystère mais incontestablement on voit là la marque des grands auteurs.
Ce livre paru chez un petit éditeur n’a pas eu l’exposition médiatique qu’il méritait. Puisse le bouche à oreilles faire connaître ce chef-d’œuvre.