Aujourd’hui, je viens de voir quelque chose d’extraordinaire qui vient confirmer que nous vivons sur une planète merveilleuse, et que le progrès et l’Homme ne sont pas toujours aussi noirs que certains voudraient nous le dire.
Je vous avais parlé dans un précédent post de l’histoire du coelacanthe (Le coelacanthe : le dernier taxon Lazare ?), ce poisson préhistorique inchangé depuis 60 millions d’années dont le premier specimen fut découvert au milieu du siècle dernier dans les filets d’un chalutier en Afrique du Sud. Depuis ma tendre enfance, je suis fasciné par cet animal, dont on peut admirer un exemplaire (naturalisé) au Museum d’Histoire Naturelle mais j’avais toujours regretté de ne jamais en voir de vivants. En effet, cet animal vit à plus de 100 mètres de profondeur et ne peut pas vivre à la pression atmosphérique.
Ces dernières années, à cause de la multiplication des chaluts en eaux profondes, le nombre de prises accidentelles de coelacanthes a explosé, mais à chaque fois les « vieux quadrupèdes » étaient morts. Il y a quelques années, j’avais quand même été en partie satisfait car des sous-marins de poche avaient réussi à filmer des coelacanthes dans leurs cavernes dans un tombant des Comores mais les images étaient de mauvaise qualité et les coelacanthes assez statiques. Deux équipes, celle d’Hans Fricke en Allemagne (vous pouvez voir les images qu’il a tournées sur mon précédent post sur les coelacanthes) et de Masamitsu Iwata au Japon, qui a récemment filmé le premier bébé coelacanthe (31.5cm). Ce Japonais a également l’ambition de capturer un coelacanthe vivant et de le ramener dans un zoom marin japonais, ce qui en ferait une attraction unique au monde. Sachant qu’un simple dauphin de delphinarium se monnaye à 300 000 $, on peut imaginer qu’une telle créature se vendrait des millions de dollars. Si la technologie le permettait, un marché noir menacerait cette espèce protégée (comme cela est raconté dans le thriller H20 ou bien à la page 78 de mon roman Siècle bleu). Mais ce n’est pas le sujet de ce post. Laissons la place au rêve.
Vous pouvez aussi lire le beau récit de l’aventure de Laurent Ballesta dans Paris Match du 15 juillet dernier.
Certains diront qu’il n’aurait pas fallu aller déranger le vieux poisson, mais je crois que Ballesta et ses compères sont parmi les gens les plus respectueux de la faune et de la flore qu’ils rencontrent. Je crois aussi que ces images serviront à faire comprendre à tous la majesté de cet animal qu’il faut protéger à tout prix des chaluts profonds et surtout du projet de port de commerce dont la Tanzanie souhaite se doter, exactement à l’endroit où se trouve la réserve de coelacanthes. Le seul risque serait que l'exploit de Ballesta attire de nombreux autres plongeurs, mais cela nécessite une telle pratique de la plongée, que le vieux poisson aura encore de paisibles journées devant lui.
Vive les coelacanthes, vive l’Homme et vive le progrès quand il est utilisé ainsi !
1 commentaire:
Merci pour ce beau reportage!
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