lundi 13 juillet 2009

Celles et ceux qui plantent des arbres



L’histoire d’Auroville dans mon précédent post, m’a rappelé « L’Homme qui plantait des arbres », nouvelle visionnaire de Jean Giono publiée en 1953 pour le Reader’s Digest pour sa rubrique « le personnage le plus extraordinaire que vous aillez rencontré ». Celui choisi par Giono s’appelle Elzéar Bouffier. Il a arpenté la région désertique de Vergons dans les Alpes-de-Haute-Provence pour y semer des centaines de milliers de chênes et afin de restaurer la vie (animale et humaine) dans cette zone désolée. 


Ce court texte fait partie de mes livres favoris. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, plutôt que de vous en parler davantage en le dénaturant, il est disponible intégralement sur WikiSource . En guise d’appât, en voici les premières lignes :


Pour que le caractère d'un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'elle n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreurs, devant un caractère inoubliable.


Seulement après l’avoir lu intégralement sur WikiSource, lisez la quatrième de couverture de l’édition Gallimard reproduite ci-dessous, sinon toute la magie du texte s’effondrerait (cliquez sur l'image pour l'avoir en grand format).


Cet ouvrage autrefois confidentiel s’est fait connaître auprès des masses lorsqu’il a été adapté en film d’animation par Frédéric Back, film d’animation qui lui a valu l’Oscar en 1988 (adaptation très réussie).


Les Aurovilliens et Elzéar Bouffier ne sont pas les seuls utopistes à avoir redonné vie aux déserts que nous avons créés. Le mouvement de la Ceinture Verte de Wangari Maathai en est un premier exemple. En 2007, les éditions Héloïse d’Ormesson ont publié l’autobiographie de cette femme extraordinaire qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2004. Vous trouverez ci-dessous la quatrième de couverture de ce livre admirable. 


Ce livre retrace l'incroyable combat de Wangari Maathai. A la tête du Mouvement de la ceinture verte, le plus grand projet de reboisement d'Afrique, elle mène une lutte acharnée avec les femmes kenyanes contre la déforestation : quelque trente millions d'arbres sont plantés en trente ans. Mais son mouvement, outre les arbres, sème aussi des idées. Sa croisade écologique se heurte alors de plein fouet au régime. Elle est victime de brutalités policières, de harcèlements, et se retrouve à maintes reprises derrière les barreaux, mais en ardente militante, jamais elle ne cède. A travers son histoire personnelle, Wangari, la petite paysanne des Hautes Terres devenue Prix Nobel, démontre que des gestes simples suffisent parfois à susciter de profonds bouleversements sociaux et politiques. Son témoignage sans concession est un message d'espoir autant qu'un plaidoyer pour l'action. Elle conclut d'ailleurs par un seul mot d'ordre: « Nous n'avons le droit ni de fatiguer ni de renoncer. »


Je vous recommande également la lecture de son discours à l’Académie Nobel



Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement a été très inspiré par le mouvement de Wangari Maathai et a lancé avec son soutien en 2007 une campagne incroyable baptisée Plantons pour la planète, dont l’objet était de planter un milliard d’arbres. Le site enregistre les promesses et aujourd’hui on en est à 6 milliards de promesses et 4 milliards d’arbres effectivement plantés. Ces chiffres sont des sources d’espoir énormes pour l’humanité.




L’association Tree People fait également un travail remarquable à Los Angeles. Cette association vie à refaire venir les arbres dans les villes. En effet, ils sont très utiles pour purifier l’air, pour réguler la température en cas de vague de chaleur et pour le mental des citadins. 




TreePeople a pour  ambition de planter un million d’arbres dans Los Angeles et ses environs. En zone urbaine, un million d’arbres c’est une prouesse extraordinaire qui pourrait changer la face de cette ville.


Les exemples de ce type, à plus ou moins grande échelle, sont multiples. Ils nous donnent un message d’espoir et nous montrent que pour se sauver, les humains peuvent apprendre à redevenir des jardiniers, des « gardeners », de la terre, de la famille, de la société et de l’âme.

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