lundi 25 juin 2012

On a retrouvé la véritable déclaration de Rio+20




On a retrouvé la véritable déclaration de Rio+20

25 juin 2012
Il n'y a donc pas eu de surprises à Rio+20 et ce sommet s'est conclu par une déclaration d'une grande molesse, constat d'une profonde impuissance. Voici d'ailleurs la déclaration de Rio+20 que l'on aurait tout à fait pu trouver dans une suite d'hôtel là-bas.
Nous, Chefs d’Etat, déclarons être très satisfaits de ces retrouvailles, vingt ans après, à Rio.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons avoir vieilli mais cela n'a pas plombé notre bonne humeur.
Nous, Chefs d’Etat, avons bien compris que nous n’avions toujours qu’une seule Terre et déplorons le manque d’efficacité de nos agences spatiales. Nous réaffirmons notre souhait d’en découvrir une autre car les multinationales commencent à se plaindre de l’épuisement des ressources naturelles.
Nous, Chefs d’Etat, avons été heureux d’apprendre qu’il restait du pétrole pour encore quelques décennies. Nous devrions donc pouvoir revenir à Rio dans vingt ans.
Nous, Chefs d’Etat, avons appris avec stupéfaction que malgré toutes nos déclarations, discours et promesses, il restait encore des pauvres, que les forêts continuaient de disparaître et que les pandas ne mettaient toujours pas du leur pour se reproduire.
Nous, Chefs d’Etat, nous demandons ce que les peuples ont fait pour en être toujours là vingt ans après. Comme eux, nous nous faisons du souci pour leurs enfants.
Nous, Chefs d’Etat, avons regardé les solutions. Franchement, ça a l’air compliqué et assez pénible à expliquer à ceux qui doivent nous réélire.
Nous, Chefs d’Etat, avons un grand dîner de clôture dans quelques minutes et devons aller nous préparer pour la photo.
Nous, Chefs d’Etat, souhaitons donc aux peuples bien du courage pour ce siècle !

Comme je ne suis pas un grand adepte de l’ironie (humour des desespérés), voici aussi la déclaration enthousiasmante et courageuse que j’aurais plutôt aimé entendre à Rio+20. L’avenir appartient aux rêveurs, non ?
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que notre planète est unique et merveilleuse.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que le XXIème siècle est celui de tous les défis, l’humanité étant confrontée pour la première fois aux limites de notre monde.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que la situation s’est dramatiquement dégradée sur tous les plans depuis vingt ans. Les rares progrès accomplis sont totalement insignifiants en comparaison de ce qui aurait dû être entrepris.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que le mode actuel d’organisation de nos sociétés est totalement inadapté pour faire face à cette transition inédite. Les humains ont pour l'instant été incapables de vivre en harmonie ensemble et avec la Nature.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que nous nous sommes égarés dans des processus bureaucratiques qui ont eu raison de tout l’enthousiasme et l’espoir déclenchés, il y a vingt ans, à Rio.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que nous nous sommes laissé aveugler par les objectifs de court-terme et les intérêts égoïstes de chacun de nos pays.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons qu’il n’y a aujourd’hui aucun plan pour sauver l’humanité des périls qui la guettent. Le monde évolue sans pilote.
Nous, Chefs d’Etat, reconnaissons que nous avons été indignes de la confiance accordée par les peuples qui nous ont élus.
Nous, Chefs d’Etat, implorons votre pardon.
Nous, Chefs d’Etat, souhaitons ne plus être une honte pour les générations futures et nous engageons, à partir de ce jour, à remédier à cette situation.
Nous, Chefs d’Etat, promettons d'oeuvrer tous ensemble dans le même sens et de nous comporter enfin comme les intendants de cette belle petite planète que les astronautes nous ont révélée.
Nous, Chefs d’Etat, nous engageons à donner vie au Manifeste bleu de Paul Gardner. Le chantier pour faire de ce monde un paradis est gigantesque, mais rêvons du résultat. La voie pour y parvenir sera exigeante mais enthousiasmante. Il en va de l'avenir de l'espèce humaine.
Nous, Chefs d’Etat, déploierons toute notre énergie pour que ce siècle soit celui dont l’humanité gardera la plus grande fierté. Le Siècle bleu.
Jean-Pierre Goux. Paris. 25 juin2012.

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