mercredi 30 juillet 2008

Le Ciel : un jardin vu de la Terre

Vous avez tous admiré les formidables clichés de notre planète pris d'avion par Yann Arthus-Bertrand et présentés dans son ouvrage best-seller "La Terre vue du ciel". Laurent Laveder et Didier Jamet se sont livrés à un exercice légèrement différent  dans "Le Ciel: un jardin vu de la Terre" et qui mériterait le même succès. 
Si Yann Arthus-Bertrand s'était donné pour objectif de faire découvrir la beauté de notre planète et de sensibiliser ainsi l'opinion publique sur les dangers qui la menacent, nos deux auteurs ont pour leur part souhaité rappeler que nous appartenons à un ensemble encore plus vaste, que notre quotidien tend à nous faire oublier : le cosmos. A travers une série de photographies et de schémas explicatifs, les auteurs nous montrent et nous expliquent les phénomènes célestes visibles à l'oeil nu et auxquels nous ne prêtons plus attention : Lune, voie lactée, arcs-en-ciel, éclipses, passages de la station spatiale internationale, aurores boréales...
Les photos sont accompagnées d'explications très claires sur la physique de ces phénomènes ainsi que des conseils techniques pour les photographes amateurs. La plupart ont une composition étonnante, comme la photo en tête de cet article ou la couverture de l'ouvrage : un prise de vue de la Voie lactée depuis la côte de Bretagne avec en premier plan de mystérieux assemblages de pierres réalisés par un inconnu ressemblant à des personnages ou aux statues Moaï de l'Ile de Pâques.
A la pointe de la Torche, à quelques kilomètres de là où Laurent Laveder a pris son cliché, je suis tombé il y a deux ans sur un autre rivage couvert de ces mystérieux personnages, dont voici quelques photos:








Vous pouvez également découvrir de nombreux clichés du ciel inédits de Laurent Laveder sur son site PixHeaven. En lui souhaitant que son ouvrage devienne le cadeau de Noël de l'année comme l'avait été le livre de Yann Arthus-Bertrand.
PS : si vous avez d'autres photographies de ces assemblages, ou des informations sur son/ses auteur(s), je suis preneur!

samedi 19 juillet 2008

Perito Moreno : réchauffement médiatique ?


Le Perito Moreno en Argentine est sans aucun doute l’un des plus beaux glaciers du monde. Il doit son extraordinaire couleur bleue aux molécules d’oxygène emprisonnées dans ses glaces depuis des siècles. Les photos de ce post ont été prises au mois d’août 2005 lors d’un séjour en Patagonie.

Même si il est l’un des rares glaciers de Patagonie à encore avancer (la plupart des autres sont en train de disparaître), il est souvent choisi à tort pour illustrer le réchauffement climatique. Lorsque le Perito Moreno avance, de lourds blocs de glace se détachent de son front de 30 mètres de haut et s’écrasent avec fracas dans les eaux du lac. 

Ce phénomène naturel n’a pourtant rien à voir avec la fonte ni le réchauffement climatique et  Al Gore lui-même a été pris au piège et a utilisé des images du Perito Moreno dans son film La vérité qui dérange (film exceptionnel par ailleurs).  
Mercredi 9 juillet, on a pu lire partout un nouveau mensonge sur ce glacier dans tous les médias. Voici par exemple la dépêche de l'AFP. 

BUENOS AIRES (AFP) — Une arche de glace de 60 mètres de hauteur et de plusieurs milliers de tonnes s'est détachée dimanche du gigantesque glacier argentin Perito Moreno, un phénomène unique en plein hiver austral, lié sans doute au changement climatique, estiment scientifiques et écologistes.

Le cycle de détachement de la digue de glace qui cerne le lac Argentino, dans les Andes australes, doit se produire en été et s'est pourtant rompu subitement hors saison.

"C'est la première fois que le glacier rompt en hiver. Cela peut être lié au réchauffement global, l'augmentation de la température affecte la résistance de la glace", a estimé Carlos Corvalan, directeur du Parc national Les Glaciers, dans la province argentine de Santa Cruz (sud).

Ces informations reprises par l'ensemble des médias sont manifestement erronées. Tout d'abord le phénomène évoqué est complètement naturel. Comme le montre la photo ci-dessous prise d'avion, en s'écoulant le Perito Moreno arrive en butée contre une colline et sépare le lac en deux parties. Comme une partie du lac est plus grande que l'autre, lorsque le glacier fond (phénomène normal tant que le glacier ne se retire pas), l'eau d'un côté devient plus haute que de l'autre. 

Au bout d'un certain temps, la pression devient telle que le zone intermédiaire cède. Cette rupture est spectaculaire (cf ci-dessous le film de la rupture de cette  année trouvée sur YouTube) et le phénomène recommence quelques années plus tard. Ce phénomène est connu depuis 1917. 


En recherchant sur Internet, on peut trouver les années de rupture et parfois même les mois (les années pour lesquelles les mois de rupture n'ont pas été trouvés sont indiquées en bleu).
  • 1917
  • 1935
  • 2 / 1940
  • printemps/1947
  • 3 / 1952
  • 3 / 1953
  • 9 / 1954
  • 10 / 1956
  • 3 / 1960 *
  • 2 / 1963
  • 2 / 1966 *
  • 1970
  • 1972
  • 1975
  • 1977
  • 1980
  • 1984
  • 2 / 1988
  • 3 / 2004
  • 3 / 2006
  • 7 / 2008
Il y a donc eu un précédent en 1954 où le glacier a cédé en septembre, pendant l'hiver austral. 
Moralité: méfiez-vous des médias ! On peut être amoureux de la Terre mais cela n'empêche pas de garder son esprit critique. Il ne faut écouter tout et n'importe quoi. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faudra déployer des efforts scientifiques et économiques considérables et il est important que les actions soient prises de façon rationnelle et objective.

lundi 14 juillet 2008

Abysses

Si vous cherchez un livre pour vos vacances d'été et que vous n'avez pas prévu de partir au bord de la mer, je vous recommande vivement Abysses de Frank Schätzing. Partout sur la planète, l'océan se rebelle contre l'homme: baleines tueuses, invasion des grands fonds par de mystérieux vers, crustacés empoisonnés, bancs de poissons rebelles... Rien ne va plus dans le royaume de Neptune. Pour mettre fin à ces catastrophes, un groupe de scientifiques pluridisciplinaires va s'atteler à la tâche et fera une découverte extraordinaire.
Même si les 300 premières pages comportent certaines longueurs et répétitions, dès la deuxième partie l'intrigue est scellée et il est impossible de lâcher le bouquin (sauf pour se relaxer les biceps car le bouquin fait quand même près de 900 pages et pèse son kilo). Au delà de l'histoire trépidante, vous apprendrez beaucoup de choses sur l'histoire du climat, l'enjeu de l'exploitation des hydrates de méthane, le comportement des cétacés, les communications inter-espèces, le rôle de la vie bactérielle... Le livre de Schätzing nous fait également réaliser à quel point l'océan est un territoire inconnu, bien plus inconnu que l'espace, son obscurité étant impénétrable.

Sans aucun doute le meilleur éco-thriller jamais écrit. Si vous êtes amateur du genre, jetez-vous dessus.

mercredi 2 juillet 2008

Bleu Klein

L'artiste Yves Klein est le maître incontesté du bleu. Ses peintures monochromes ont fait le tour de la Terre et comptent aujourd'hui parmi les oeuvres d'art contemporain les plus recherchées. Tantôt qualifié d'imposteur, tantôt qualifié de génie, ses toiles ne laissent personne indifférent. Ce bleu outremer profond et cette texture granulé qui permet de fixer les pigments (le procédé en a même été brevété par l'artiste sous le nom International Klein Blue) confère une légèreté     à ses toiles. En les admirant, le regard s'y enfonce et la rêverie commence. 
Comment Yves Klein a-t-il eu l'idée de peindre ces monochromes bleu ? Elle lui est venue sur une plage de Nice (ville de naissance de l'artiste et de l'auteur de ce blog) en 1946 alors qu'il avait seulement dix-huit ans :  "ce jour-là, alors que j’étais étendu sur la plage de Nice, je me mis à éprouver de la haine pour les oiseaux qui volaient de-ci de-là dans mon beau ciel bleu sans nuage, parce qu’ils essayaient de faire des trous dans la plus belle et la plus grande de mes œuvres."
Afin d'admirer le ciel comme Yves Klein, la Mairie de Nice a installé de magnifiques chaises bleues sur la Promenade des Anglais.

mardi 1 juillet 2008

La Terre vue de l'espace pour les amateurs

Vous vous dites certainement que le cliché ci-dessus a été pris par un astronaute ? Et bien détrompez vous. Il a été ramené par un ballon sonde amateur et le coût de l'opération n'a pas excédé 700 euros (un appareil photo, un ballon météo, un petit parachute, une bonbonne d'hélium et un kit radio). Pour en avoir le coeur net, je vous invite à aller faire un tour sur le site de l'expérience. Le ballon s'est élevé jusqu'à 35 kilomètres d'altitude, soit bien moins que la station spatiale internationale qui orbite à 400 kilomètres. La photo n'en est pas moins extraordinaire. Il n'est donc presque plus la peine d'économiser les 200 000 $ pour Virgin Galactic qui vous auraient permis d'admirer la rotondité de la Terre et la fine couche bleue de l'atmosphère.
En France, avant de jouer aux apprentis astronautes avec un ballon sonde, il vous faudra néanmoins demander une autorisation auprès des services de l'Aviation Civile. Celle-ci s'obtient très facilement.